lèvres tressaillaient, ses joues se creusaient. Et, l’esprit lui soufflant ses connaissances, elle apprenait au jeune homme qu’il avait de dix-neuf à vingt et un ans ! qu’il allait grandir encore, qu’il exerçait telle ou telle profession, qu’il irait au théâtre dans la semaine, que sa sœur retrouverait le bijou qu’elle avait perdu au coin de la deuxième rue, après sa maison, au-dessous de la troisième planche du trottoir de bois, à côté d’un poteau !
Mais sur ce point, figurez-vous que voyant le bijou dans son sommeil, elle fut tentée, et immédiatement, elle envoya un de ses esprits le chercher pour elle-même. Car, il a été impossible de le retrouver à l’endroit désigné. Pourtant, la clairvoyante ne peut pas s’être trompée.
Mon jeune homme aurait bien voulu que je fusse émue par la science de sa commère, commune à l’état naturel, et d’une distinction si parfaite, se traduisant en langage élégant, dans son sommeil inspiré. Il aurait bien voulu que j’eusse, moi aussi, le désir de savoir mon âge, ma profession, et si je devais grandir encore, me marier, avec un brun ou un blond, devenir veuve en telle année, me remarier, et mourir, laissant pour pleurer ma perte, un veuf éploré et de nombreux enfants ! Il insistait : « Je vous