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AUTOUR DE LA MAISON

serrer le château, l’on mettait les chambres dans le salon, l’odeur de cuir s’atténuait d’un parfum de chocolat ! Il y avait aussi un boudoir, une salle d’étude, une cuisine, des galeries…

On disposait toutes ces boîtes, les grandes en dessous, les petites en dessus, à côté les unes des autres. On faisait la grande vie ; on recevait beaucoup, on s’habillait très bien. La famille de Madame Marie venait voir la mienne ; la mienne allait voir la famille de Madame Marie. On se vantait, on se mentait, on s’amusait !

« Figurez-vous, Madame, que Pauline a failli mourir, hier. Elle avait volé des ortolans à la cuisine, et en avait mangé, mangé ! » — ou bien : « Nous avons eu bien des inquiétudes, la petite Marguerite a déserté, s’en est allée dans le parc, et vous savez, Madame, si c’est immense ? Elle s’est perdue ! on ne la retrouvait plus ! »

Toto et Pierre s’ennuyaient, quand on jouait aux poupées de papier. Parfois, ils voulaient faire comme nous. On leur prêtait nos plus sales petites filles, ils s’arrangeaient des boîtes sur les autres fenêtres, et ils commençaient.

Mais, voilà ! Ils envoyaient, par exemple, un après-midi, leurs enfants demander les