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d’Acomb Park, la résidence du col. Frank Lees, près de York, je m’attirai, sans le vouloir une verte semonce de mon compagnon de voyage, ardent veneur, pour avoir fait la remarque, qu’au Canada, on regardait le renard comme une espèce de vermine, l’implacable ennemi des poulaillers et des basse-cours, qu’on le tirait sans remords, que le trappeur pour s’approprier sa dépouille — cotée jusqu’à $50 quand c’était celle d’un renard argenté — n’hésitait pas à employer la strychnine, le piège ou le fusil.

Si l’on eut traité aussi indignement en Angleterre, le renard, me dit mon camarade de route d’un ton sec, la race en eût été éteinte depuis longtemps. Le sport n’existe-t-il donc pas chez vous ?

Au contraire, lui répliquai-je, il existe. Nous avons des chasseurs fort experts même. Bien que le renard, à cause de ses méfaits et pour sa riche fourrure, soit tué sans façon, il est chez nous des chasseurs qui le traitent comme chez vous, en grand seigneur ; qui se targuent même de savoir lutter de ruse et d’adresse avec lui. En 1877, M. Chs. Temple, aidé de plusieurs amateurs du sport, fonda à son manoir, The Highlands, à Sillery le Stadacona Fox Hunt ; ce club a existé plusieurs années. — (Monographies et Esquisses, p. p. 208-212.)

Le Montréal Hunt, fondé aux Trois-Rivières, en 1826, par l’Honorable Mathew Bell, transporté à Montréal en 1829, compte maintenant un nombreux personnel de membres et une meute d’au delà de soixante Fox hounds, dont le chenil est un légitime sujet d’orgueil pour le sport, dans cette florissante cité.

Comme le parcours de Liverpool à York, par voie ferrée est long (de 202 milles), pour tuer le temps, avec votre permission, je vais vous raconter comment on en use en Canada, avec sieur Renard.