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l’autre, vous vous enduirez la figure. Ce sinapisme onctueux vous prémunira contre les attaques des moustiques, qui, en août, ont, au lac Saint-Simon, des goûts vraiment sanguinaires. Cela fait, passez au moins six heures sur le lac, à pêcher ; ensuite, vous me direz si un seul cheval a suffi pour transporter votre pêche à l’hôtel !

Avez-vous des aspirations plus élevées ? la truite saumonée vous tente-t-elle ? Aimeriez-vous quelques bouffées du salin que l’on hume sur la côte nord du Saint-Laurent ? Traversez à Tadoussac : un magnifique hôtel vous y ouvre ses portes. Vous avez votre choix ; voici le Saguenay ou le Saint-Laurent ; où voulez-vous pêcher ? Si vous êtes fatigué de capturer les grosses truites de mer et que vous aimiez à prendre deux ou trois cents truites de rivière, allez faire jouer votre mouche dans les lacs aux Canards, le petit Saguenay, la rivière Saint-Jean, la Grande Baie, le lac Kinogomi. Les truites que vous y prendrez non-seulement sont fort grosses, mais elles semblent se réjouir de se faire capturer. Vous en remplirez un canot ; mais vous reviendrez bien vite, ou je me trompe fort, aux bords du grand fleuve, tenter la voracité des alertes truites de mer.

Le climat du Canada diffère de celui d’Europe : le froid ne permet pas de pêcher à la mouche pendant l’hiver ; le temps de la pêche dure à peu près, du 1er juin à la fin de septembre ; rarement peut-on pêcher pendant le mois de mai. On ne peut d’après la loi, capturer le saumon après la fin d’août ; le meilleur temps pour cette pêche comprend la période depuis le 10 juin, jusqu’à la fin de juillet ; la localité la moins éloignée de Québec, après le Jacques-Cartier et la rivière Murray, où le public peut prendre avec la ligne, le saumon, c’est la rivière Bersimis, vingt-six lieues plus bas que Tadoussac. La Bersimis fournit le plus gros