LA PÊCHE À LA MOUCHE[1]
I love to see the man of care
Take pleasure in a toy ;
I love to see him row or ride,
And tread the grass with joy,
Or throw the circling salmon fly
As lusty as a boy.
Ami, lecteur, aimez-vous la pêche à la ligne ? Êtes-vous homme à devancer l’aurore, muni de votre canne à pêche et de votre panier, pour voir, en pêchant, lever l’astre radieux du jour ? auriez-vous le courage et la patience de vous embusquer pendant des heures entières sur les rives d’un ruisseau, pour y tenter avec votre hameçon l’appétit de rusés poissons ? Bref, vous sentez-vous capable de vous arracher aux pavots de Morphée, à l’heure où sortent les lutins, au temps où les sorciers commencent leur sabat, à minuit sonnant ; puis, d’avaler un hâtif repas ; cela fait, de vous aventurer, à la lueur des étoiles, dans les sombres sentiers des Laurentides, connus seulement aux descendants de Gabriel et de Sioui, ces guides amphibies du lac
- ↑ Extrait des Pêcheries du Canada, par J. M. LeMoine, 1863.