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LA BERNACHE


(brant goose)


La Bernache, sous le coup de la science moderne, a perdu tout le merveilleux de son origine ; elle ne pousse plus sur des arbres, anser arboreus,[1] aux côtes de l’Écosse et des Orcades, comme au temps du savant évêque d’Upsal, Olaüs Magnus, dont les théories sur la génération des bernaches, aussi bien que sur l’hibernation des hirondelles endormies en pelotons au sein des lacs, ont disparu depuis bien longtemps ; leurs embryons tombés dans les flots ne s’y convertissent plus en oiseaux, malgré les assertions de Munster, Saxon le Grammairien et Scaliger. Ils ne naissent plus comme « des champignons ou de gros vers, qui peu à peu, se couvrant de duvet et de plume, achèvent leur métamorphose en se changeant en oiseaux, » malgré ce qu’en

  1. « Fulgence dit même que les arbres qui portent ces fruits ressemblent à des saules, et qu’au bout de leurs branches se produisent de petites boules gonflées offrant l’embryon d’un canard qui pend par le bec à la branche et que lorsqu’il est mûr et formé, il tombe dans la mer et s’envole. Vincent de Beauvais aime mieux l’attacher au tronc et à l’écorce, dont il suce le suc, jusqu’à ce que déjà grand, et tout couvert de plumes, ils s’en détache. Leslæus, Majolus, Oderic, Torquemada, Chavasseur, l’évêque Olaûs et un savant cardinal, attestent tous cette étrange génération » (Œuvres de Buffon, Tome 59. P. 7).