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PICOUNOC LE MAUDIT.

tude ou distraction, car le cœur était pur et la confession avait été bonne.

Cependant le Hibou-blanc comptait sur ses nouveaux alliés pour apaiser les canadiens. Et il n’avait pas tort. Quand l’ex-élève et ses amis connurent les dispositions des Litchanrés, ils se dirent qu’ils n’avaient plus rien à voir dans les affaires de ces indiens : mais restait toujours le grand-trappeur qui n’était pas assez vengé.

Le lendemain matin, le Hibou-blanc, fier et insolent, se rendit à la tente d’iréma, qui ne pouvait se résoudre à partir, et, moitié menaçant, moitié doucereux, il l’entraîna vers le fort. Couteaux-jaunes et Litchanrés suivirent en chantant et dansant. Iréma fondait en larmes quand elle entra dans l’humble chapelle en bois rond. Le missionnaire supplia le Hibou-blanc de rendre à la pauvre indienne la promesse arrachée dans un moment fatal.

— J’ai attendu assez longtemps, dit le Hibou-blanc, vos prières sont inutiles.

— Mais cette femme ne vous aime pas.

— Elle a promis de m’épouser !