Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/35

Cette page a été validée par deux contributeurs.
37
PICOUNOC LE MAUDIT.

— Embrasse qui te plaira ! lui crie-t-on.

Aglaé qui s’attend d’être choisie, se détourne en riant, et se voile la figure avec sa main, d’une façon coquette, découvrant la joue pour ne rien perdre de la sensation. Picounoc se penche de l’autre côté et embrasse Noémie. La pauvre Aglaé eut presque honte.

Noémie dit :

Je t’en fais passer, Aglaé.

— Je ne tiens pas à ses baisers, répond la jeune fille en se donnant de la contenance.

— Tu sais que tu en auras de reste bientôt, ajoute l’ex-élève avec un grain de malice.

— S’il n’aime pas à l’embrasser maintenant, observe une des éplucheuses à sa voisine, que sera-ce plus tard ?…

— Après le mariage ?… répond en souriant la voisine.

Les épluchettes de blé d’Inde se terminent toujours, comme le foulage d’étoffe et le brayage, par les jeux et les danses. Mais les jeux sont honnêtes et les danses, décentes. L’on joue à « Madame demande sa toilette, » à « La mer agitée » aux homonymes quelquefois