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PICOUNOC LE MAUDIT.

— Merci, Noémie, merci ! oh que je suis heureux ! Et, saisissant les mains de la femme charmante qu’il avait enfin réussi à attendrir, Picounoc les couvrit de baisers.

— Et quand serez-vous prête à venir prendre la première place dans ma maison ? demanda-t-il.

— Je vous le dirai ces jours-ci.

— Monsieur Saint Pierre, commença Victor, quand on fait du bien à ses amis on ne saurait trop en faire. Vous êtes bon et généreux, soyez-le pour tout le monde, soyez-le à l’excès.

— Eh bien ! que veux-tu, mon Victor ? où vas-tu arriver avec ce discours ?… reprit Picounoc en l’interrompant.

— Je voudrais aussi moi arriver à la félicité.

— Tu serais bien chanceux, jeune comme tu l’es. Moi je n’y arrive qu’après bien des années d’ennui, de peine et de chagrins.

— Vous m’effrayez, et je n’ose plus parler.

— Parle, mon enfant, parle ; si ton bonheur dépend de moi, tu l’auras, car je ne suis pas d’humeur à te faire de la peine aujourd’hui…

— Je vous demande la main de Marguerite…

— La main de Marguerite, dis-tu ?