Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/303

Cette page a été validée par deux contributeurs.
305
PICOUNOC LE MAUDIT.

avait été trouvé et soigné par les trappeurs canadiens. Il crut et dit que Kisastari, blessé, s’était sans doute sauvé loin du champ du carnage… Ours grognard répliqua en secouant la tête : Notre frère, le grand-trappeur, sait bien que le jeune chef ne se sauve jamais, et qu’il serait mort en se battant contre les Couteaux-jaunes ses ennemis.

— Oh ! oui, affirma Renard d’argent, notre frère sait bien cela.

— Et vous autres, vous savez bien aussi que le jeune chef à toujours été mon ami, et que je n’ai jamais frappé un ami…

Les deux indiens secouaient la tête…

— Et puis, ajouta le grand-trappeur, ignorez-vous que le grand-trappeur ne frappe jamais par derrière, mais toujours en pleine face ?

Le missionnaire intervint : Mes enfants, dit-il, le grand-trappeur est un enfant de la prière, il aime le bon Dieu et ne lui fait pas de peine.

Les indiens, muets, penchaient la tête.

— Si le jeune chef ne revient pas à la vie, et ne parle point, ces hommes me croiront toujours