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PICOUNOC LE MAUDIT.

ment la rivière, gagnant le lac Athabaska. Le premier portait un missionnaire catholique et trois sœurs de charité, qui s’en allaient catéchiser les pauvres infidèles, au milieu des neiges du Mackenzie ; il était conduit par deux chasseurs indiens. Le second n’était monté que par deux rameurs ; il portait des provisions et du bagage.

— Ohé ! ohé ! dit tout à coup l’un des sauvages du premier canot, il y a des chasseurs là-bas ; le feu se répand sur la rivière comme le soleil levant, et nous fait une route de lumière.

— Ce sont peut-être de pauvres amis qui n’ont pas vu la robe-noire depuis longtemps, reprit le missionnaire, arrêtons-nous en cet endroit pour y passer la nuit.

— Si nous chantions un cantique ? proposa une des religieuses, ceux qui ont campé là ne prendraient point ombrage de notre arrivée et ce serait peut-être plus prudent.

Aussitôt les sœurs de charité, le prêtre et les sauvages, se mirent à chanter :

Je mets ma confiance,
Vierge, en votre secours.