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PICOUNOC LE MAUDIT.

— C’est une honte pour nous !

Le vieux chef s’avança au milieu d’eux : Depuis que je suis avec vous, dit-il, vous n’avez pas été bafoués par vos ennemis, et vous les avez souvent vaincus. Quand j’étais jongleur, je vous prédisais votre bonne fortune et vos triomphes, depuis que je suis devenu le premier de la tribu que j’avais adoptée, ai-je jamais trahi mes compagnon ou failli à ma tâche ? Vous devez donc avoir confiance en moi, et croire que tout ce que j’ordonne est pour la gloire et le bien de la tribu. Je veux une femme ; et celle que je veux, c’est Iréma, la fiancée de Kisastari que vous avez tué. Elle ne sera ma femme qu’à une condition. C’est que je rende la liberté au grand-trappeur… Le voulez-vous ?

Un frémissement s’empara des indiens attentifs : Rendre la liberté au grand-trappeur ! s’écrièrent-ils stupéfaits.

— Si vous ne le voulez pas, je me soumettrai, car le vieux chef aime mieux sa tribu qu’il ne s’aime lui-même…

— Le Hibou blanc est avec nous depuis autant de lunes qu’il y a de branches à cet arbre,