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PICOUNOC LE MAUDIT.

l’ignorez-vous. Nous nous sommes rencontrés là ; leur bonne fortune l’a voulu ainsi. Je les ai reconnus les vieux de la vieille, et, je leur ai mis en main la plus jolie affaire du monde. Ils m’ont juré leurs grands dieux qu’ils seraient reconnaissants, et…

— Je comprends, dit la vieille… Je comprends ! s’ils vous ont promis quelque chose, vous l’aurez, soyez-en-sûr…

— Mais pourquoi ne sont-ils pas ici ?

— Je n’en sais rien, monsieur.

— Ils ne sont pas encore passé les lignes ? demanda-t-il d’un air moqueur.

— La mère a perdu la carte, reprit la Louise, qui voulait racheter le faux pas de la vieille, n’allez pas vous fier à ce qu’elle dit. Robert et Charlot ne sont pas venus ici depuis dix ans.

— La mère Labourique d’aujourd’hui jase aussi bien que la mère Labourique d’il y a vingt ans. Elle s’est défiée de moi d’abord, et elle a agi avec prudence, ensuite, elle s’est montrée franche et a eu raison, car je sais que Robert et Charlot sont ici à Québec et qu’ils ont l’habitude de venir dans cette maison.