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PICOUNOC LE MAUDIT.

— Oui, Seigneur ! affirme Robert.

— Qu’est-ce que c’est donc, la Louise ? fait la vieille d’une voix saccadée.

— Un peu plus tard, mère Labourique, on vous dira tout. Pour le moment on a autre chose à faire.

— Plus tard ! plus tard ! Je ne suis pas jeune, moi, pour attendre ainsi : j’ai quatre-vingts sonnés, oui !

— Eh bien ! la mère, on arrive de Lotbinière, Robert et moi, dit Charlot, manière de se graisser la patte chez les campagnards.

— Ah ! ah ! vous venez de Lotbinière ! cela me rappelle ce pauvre Saint-Pierre… Mon Dieu ! je l’ai bien regretté, le brave homme !… Il me semble que sa mort a porté malheur à notre maison. Depuis, les affaires n’ont pas bien marché… non, non !…

— Vous souvenez-vous d’un grand jeune homme à la voix nasillarde qu’on appelait Picounoc ?

— Ma foi ! non, je ne me souviens pas de lui… Est-ce qu’il venait ici ?

— Et oui, mère, reprit vivement la Louise :