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PICOUNOC LE MAUDIT.

— Voyez-donc le sang d’un chien peureux ! crie le Lièvre qui court, en se moquant du jeune chef.

Les autres guerriers se battaient toujours, et déjà plusieurs jonchaient le sol.

Au cri insultant du Lièvre qui court, Kisastari dégaine son couteau et, d’un bond, se précipite sur son adversaire. Mais son pied s’embarrasse dans une branche et il tombe. Alors, le traître lève le bras pour le frapper.

— Arrête ! s’écrie une femme, je l’aime !…

C’était Naskarina.

— Il ne t’aime pas, lui, hurle le Lièvre court, qu’il meure !

Disant cela, le Lièvre qui court presse la détente de son pistolet, mais Kisastari s’était levé : il fait un bond et déjoua la balle.

— Meurs donc toi-même, traître ! dit-il. Et la lame luisante de son couteau, passant comme un éclair, vint se planter, vibrante, dans le tronc d’un arbre. Le Lièvre qui court, vif et habile, avait à son tour trompé la mort. Alors Kisastari empoigne son ennemi par les flancs et une lutte ardente commence. Malheur à