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PICOUNOC LE MAUDIT.

mieux sceller son bonheur, il favorisait les amours de sa fille et du fils de Noémie : Nos enfants s’aiment, disait-il à la veuve, et j’en remercie Dieu. Leur amour sera le gage de notre bonheur. Cependant l’un des vieux étrangers assis à la table du bossu, disait :

— Cet Asselin n’a pas toujours demeuré à Montréal ; il cultivait une ferme vers Joliette, et passait pour être à l’aise. Ce n’est pas lui qui nous a dit cela, c’est un habitué du restaurant. Pas vrai, vieux ? — il s’adressait à son compère.

— C’est vrai comme il y a un plat de soupe devant moi !

— Il n’y a rien d’incroyable en cela, reprit le bossu ; continuez.

— Avant de demeurer à Joliette, il avait possédé une propriété quelque part par ici. Mais, cela importe peu.

— Au contraire, dit le bossu, cela m’intéresse ; continuez.

— Il avait une femme, reprit le gros, et des enfants aussi. Les enfants, il les possède encore, mais la femme, nenni ! elle s’est éclipsée un jour et n’a plus reparu ; elle a filé