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PICOUNOC LE MAUDIT.

— À tout péché miséricorde ! à tout péché miséricorde !… murmure le grand-trappeur en baissant la tête, et des larmes coulent le long de ses joues bronzées…

— Tu me pardonnes ?… demande le chef.

— Ton nom ? répond le grand-trappeur.

— Mon nom, je ne le dis pas !… Et, s’élançant avec la rapidité d’un chien, il rejoint ses amis qui fuient toujours. On veut lui envoyer quelques balles. Le grand-trappeur dit : Ne le tuez pas maintenant, le confesseur est trop loin.

Iréma n’avait pas de paroles assez ardentes pour exprimer sa reconnaissance. Les Litchanrés arrivèrent à la course, au moment où le vieux chef renégat rejoignait ses complices. Ils s’arrêtèrent tout surpris devant la troupe des chasseurs. Iréma tenait enlacée de ses bras nus le grand-trappeur qui l’avait sauvée. À la vue de Kisastari, elle s’éloigna de son sauveur et, les larmes aux yeux, elle dit :

— Kisastari, le grand-trappeur blanc est un ami fidèle, c’est lui qui nous rend l’un à l’autre.

— Oui, Kisastari, répondit le grand-trappeur, aidé de mes compagnons qui sont braves, je l’ai sauvée pour te la rendre.