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mirent à sauter et gambader en rond, gesticulant comme des damnés, riant parfois et parfois prenant des airs terribles, comme des guerriers en face des ennemis. Tantôt, le sensible chasseur ouvrait, en dansant, ses bras amoureux à sa compagne sauvage qui se sentait touchée, tantôt, le guerrier sans peur poussait le cri de guerre, et, l’œil plein de feu, menaçait de son bras vengeur, un ennemi invisible. Le vieux chef des Couteaux-jaunes voulut attirer sur son cœur la belle Iréma ; elle s’en alla se jeter dans les bras de Kisastari. Naskarina, emportée par la jalousie s’écria :

— Quelle injure, Iréma, ton imprudence fait au grand chef des Couteaux-jaunes ! Tu porteras la peine de ta faute !

Le vieux chef des Couteaux-jaunes, ne dansait plus, mais, retiré à l’écart, il fixait sur la cruelle un regard plein de vengeance. Naskarina s’approcha de lui et lui dit :

— Chef valeureux, la vengeance est douce au cœur bien fait. Veux-tu enlever Iréma, et l’emmener au loin ? je vais t’aider.

— Je le veux bien ; mais comment faire ? ses amis sont nombreux et bien armés.