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PICOUNOC LE MAUDIT.

ne lui ai dit qu’un mot en passant. Je l’ai prié de m’attendre pour monter au village, je voulais achever de sarcler mon jardin. Il m’a répondu qu’il était trop pressé. Je comprends ses motifs maintenant. Il voulait te voir avant mon arrivée… Il avait une mauvaise action à faire : calomnier son meilleur ami. Sais-tu pourquoi ? Il est jaloux, il t’aime et veut faire manquer notre mariage. Le misérable !… Ma sœur l’a remercié, tu sais, et…

— Emmélie lui a donné la pelle ?

— Oui, vrai comme tu es là !… et il veut se venger sur moi.

— Il m’a dit en effet, que tout, est fini entre elle et lui.

— Tu vois bien, ma chère Aglaé, que je te dis la vérité ; et que lui, le traître, il me calomnie. Viens, ! marchons ensemble ; conte-moi tout ; je ne crains rien et nos ennemis travaillent en pure perte. Ils ne réussiront jamais à m’éloigner de toi, Aglaé, car je t’aime.

— Tu m’aimes ! Ah ! si c’était vrai ! Il dit, lui, que c’est pour avoir ma terre que tu m’épouses et que tu ne te soucies que fort peu de moi.