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PICOUNOC LE MAUDIT.

en bon ordre et prêts à la riposte, ils s’enfuirent à travers les bois. Rendus à quelques arpents du lieu qu’ils venaient de quitter ex abrupto ils s’arrêtèrent. Un grand bruit de pas rapides et de branches rompues retentit tout au près.

— Les damnés ! ils courent vite, Baptiste. En avant ! détournons-les !

Et ils reprirent leur course, décrivant une courbe pour revenir derrière leurs ennemis.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

— Guerriers ! cria une voix terrible.

À ce cri vingt-cinq chasseurs sauvages et presque autant de femmes s’arrêtèrent.

— Prêtez vos oreilles aux voix du sol, et dites-moi ce que disent ces voix.

Alors les vingt-cinq guerriers indiens se couchèrent sur la mousse et prêtèrent l’oreille aux bruits qui s’en élevaient.

— La face pâle, ô chef, se croit plus rusée que nous, dit l’un des guerreirs en se relevant ; mon oreille entend le bruit de son pied qui court vers la rivière pour nous tromper ; mais l’indien est habile et ceux qu’il poursuit ne lui échappent point.