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PICOUNOC LE MAUDIT.

— Ô Joseph, tu crois donc qu’il te faut acheter mon amour ? S’il en est ainsi, je ne veux pas de ce présent. Une femme honnête ne se vend pas — même à son mari…

— Prends-le, et faisons la paix…

Elle prit le châle, le déplia, l’admira, puis, souriante, l’alla serrer dans sa commode.

Picounoc pensa : La paix ne sera pas longue ; ce n’est qu’un armistice.

Le marchand, content de la vente qu’il vient de faire, recharge sa boutique sur son dos, ou plutôt sur sa bosse, passe les courroies de cuir sur ses épaules et sous ses bras, les boucle serré, salue et sort.

— Quel drôle de compère ! s’il avait la barbe rouge et le dos moins difforme, je le prendrais pour quelqu’un que j’ai bien connu, pensa Djos.

Quand le marchand, fut à quelques pas de la maison, il se détourna.

— Mille noms ! dit Djos qui sort pour reconduire Picounoc, je crois, que c’est lui.

Le marchand continua sa route.

Picounoc ne remarqua pas l’exclamation de