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l’affaire sougraine

Toutes les figures riaient, tous les yeux étaient chargés d’éclairs.

Le ministre dansa le premier quadrille avec mademoiselle Léontine. Ils avaient pour vis-à-vis M. D’Aucheron et madame Griflard. Le notaire Vilbertin eut l’honneur de danser avec la maîtresse de la maison. Duplessis refusa. Les figures du quadrille étaient pour lui d’inextricables dédales où il se serait invariablement perdu. Il danserait peut-être un cotillon, tantôt, après les autres. Le député flottant avait jeté son dévolu sur madame Baudriol, une blonde un peu fade, mais fort sentimentale. Elle parut bien heureuse de danser avec un député. Plus tard elle dansa avec un épicier et elle parut bien heureuse encore. Elle passa par le quadrille, le lancier, la caledonia, le cotillon, le Sir Roger de Coverly, etc., avec le député, l’épicier, le marchand de charbon, l’échevin et le conseiller, et elle parut toujours bien heureuse.

On dansait dans une grande salle voisine du salon. Ceux qui ne dansaient point regardaient danser et critiquaient en attendant qu’ils fussent critiqués.

— Savez-vous que ce bal est splendide ? disait-on, d’un côté.