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l’affaire sougraine

Les dames passaient aux mains de Catherine, une assez gentille fille de chambre, qui prenait un plaisir extrême à comparer les unes aux autres les tapageuses toilettes dont la maison s’emplissait.

Ce fut comme une procession radieuse dans l’escalier. Les replis des robes de soie ou de satin jetaient des rayons de vagues où flotte le soleil, et des senteurs enivrantes se répandaient partout.

X

En attendant le quadrille d’honneur on causait.

— Quelles nouvelles, monsieur Duplessis ? Demandait le notaire Vilbertin ; la société St-Vincent de Paul a-t-elle bien de la besogne cet hiver ?

— Monsieur le notaire, soyez sûr qu’il ne manque pas de gens qui lui en taillent de la besogne, répondit l’instituteur en regardant d’aplomb l’avare notaire.

— Il faut qu’il y ait des pauvres, reprenait celui-ci, afin que la charité des bonnes âmes puisse