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l’affaire sougraine

vez vous ouvrir un superbe chemin, répondit aussitôt mademoiselle D’Aucheron.

Ce fut là le commencement des amours de Rodolphe Houde, alors étudiant en médecine et de Léontine D’Aucheron.

Pas un nuage n’avait passé sur cette amitié tendre d’une jeune fille sage et d’un jeune homme vertueux, pas un souffle mauvais n’en avait terni l’éclat.

Monsieur et madame D’Aucheron n’avaient pas, il est vrai, donné leur assentiment à cette liaison, et la pensée d’avoir pour gendre un homme sans fortune et sans nom dans la politique, ne leur souriait pas du tout. Ils toléraient partout excepté à la maison les rencontres des deux jeunes amoureux. Ce contresens de la vigilance chrétienne ne les troublait nullement.

Tout en laissant l’attachement se fortifier dans le cœur de sa fille adoptive et de l’étudiant, D’Aucheron cherchait un prétendant sérieux et bien posé.

Il l’avait donc trouvé. Et certes ! il n’avait rien perdu pour attendre. Un ministre, quand même il ne le serait que par contrebande et pour un jour, c’est beau. Être ministre cela grandit un homme et transforme un nom. L’honorable monsieur