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l’affaire sougraine

tacles dans la poursuite de mon rêve. Non pas que je craigne la lutte et que je ne me sente point le courage de vaincre ; mais si elle allait se fatiguer avant moi, elle.

Léontine ne pouvant supporter plus longtemps la fausse position où elle se trouvait, ramassa toute son énergie et rentra le front haut dans la salle où causaient madame Villor, Rodolphe et Ida.

— Je vous pardonne, dit-elle, monsieur Rodolphe, d’avoir un peu mal parlé de ceux qui me tiennent lieu de parents et je vous demande pardon de mon étourderie.

— Quoi ! vous étiez là ? fit Rodolphe beaucoup moins étonné qu’il ne le paraissait. Si je vous avais devinée, vous en auriez entendu de belles : Que je ne vous aime guère ; que c’est votre fortune que je courtise ; que vous n’êtes point belle à faire tourner la tête ; que vous avez des défauts. Un tas de mensonges !… Oui, j’aurais menti pour la première fois de ma vie, exprès, par malice.

Il riait en disant cela.

— C’est peut être un peu ce que vous avez fait, reprit Léontine, mais j’avoue que j’ai mérité vos sarcasmes. On ne m’y reprendra plus.