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l’affaire sougraine

Charles et les onduleuses Laurentides, lui composaient son logement.

C’est vers ce joli petit nid que monta mademoiselle Léontine, après qu’elle se fut séparée de madame D’Aucheron, au coin de la côte Ste Geneviève et de la rue St Jean.

Elle trouva madame Villor et sa fille tout en pleurs. Cela la surprit beaucoup, car elle savait combien elles avaient de courage et de résignation. Elle les embrassa l’une et l’autre.

— Je regretterais d’être venue surprendre votre chagrin, commença-t-elle, si je n’espérais y apporter quelqu’adoucissement.

— Nous sommes bien malheureuses, ma pauvre Léontine, répondit Ida.

— Qu’y a-t-il donc ? que se passe-t-il ici ?

— Nous ne pouvons payer notre terme et le propriétaire menace de nous jeter sur le pavé…

— En plein cœur d’hiver ! quelle cruauté ! mais non, cela ne se fera pas. Vous trouverez des amis dans vos jours d’épreuve.

— Pauvre enfant, dit madame Villor, tu ne connais guère le monde, et tu juges les autres d’après tes bons sentiments.