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l’affaire sougraine

ceur, de prières et de larmes, ayez pitié de ma malheureuse mère… soyez miséricordieux.

D’Aucheron tremblait. Il voyait bien que tout s’écroulait autour de lui, et que sa vie était à jamais empoisonnée. Il n’osait plus parler. Il écoutait maintenant, le front courbé, l’arrêt terrible qui le condamnait à la honte et à la souffrance pour le reste de ses jours.

— Ma mère, votre femme… reprit Léontine au milieu de ses sanglots… c’était…

— C’était ?

— Elmire Audet !

— Elmire Audet ! s’écria monsieur D’Aucheron, en se cachant le visage dans ses mains. Malheureux que je suis !

— Pitié ! pardon ! criait Léontine.

— Malheureux que je suis ! répétait toujours D’Aucheron. Et il aurait voulu pleurer. La rage et la douleur l’étouffaient.

Il sortit marchant vite comme un homme pressé d’arriver, et cependant il ne savait où il allait. Ceux qui le rencontrèrent s’aperçurent qu’il n’était pas comme de coutume et se détournèrent pour le regarder. Il passa devant l’église du faubourg St.