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l’affaire sougraine

— Sais-tu, cousin, reprit Ida, que nous voudrions l’avoir ici pour le soigner, Léontine et moi.

— S’il est possible de l’amener, nous le ferons de grand cœur. Je tiens à l’avoir sous mes yeux, afin de suivre mieux les phases du mal.

Ensuite Rodolphe raconta comment l’accident était arrivé. Il n’y avait rien de bien surprenant en cela. Les accidents de chasse sont si fréquents. Cependant une pensée amère, atroce peut-être, entrait dans l’esprit de Léontine. Elle voulait s’en débarrasser, la chasser comme un mauvais rêve, comme un cauchemar, et elle revenait toujours, comme l’onde que l’on repousse avec un aviron.

III

Les chasseurs, Vilbertin en tête, rentrèrent dans la ville, avec le caribou qu’ils avaient tué, étendu sur un traîneau. La nouvelle de l’accident se répandit vite. Ce fut toute une journée le sujet de la conversation.