Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/294

Cette page a été validée par deux contributeurs.
296
l’affaire sougraine

— Ce n’est pas cela, fit l’abénaqui, d’une voix étrangement douce, c’est la nécessité… une affreuse nécessité…

— Allez donc vous promener, avec vos nécessités, cria d’Aucheron qui s’emportait…

— C’est pour sauver la paix de ta maison, l’honneur de ton nom, et plus que cela encore, continua l’abénaqui.

— Tu mens.

— L’indien dit la vérité… Tout cela pourrait s’arranger pourtant, oui tout cela pourrait s’arranger, et le mariage de monsieur Vilbertin aurait lieu comme vous le désirez tous, si un homme s’éloignait.

— Comment cela ? quel est cet homme ? demanda D’Aucheron.

— C’est la Longue chevelure, répondit l’abénaqui. Il nous tient tous sous son pied, et il nous peut tous écraser comme des vers de terre.

— Quant à moi, continua D’Aucheron, je ne vois pas ce qu’il peut me faire…

— L’indien le sait, lui, et c’est terrible, va !

— Si le sioux disparaissait, demanda le notaire, tout s’arrangerait ? Il n’y aurait plus d’obstacles à