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l’affaire sougraine

devenir fou… l’Abénaqui arrive et me dit : Vous ne vous marierez point. Le sioux le suit et me conjugue le même verbe. Vous survenez et c’est encore la même chanson… Vous me direz toujours bien pourquoi je n’épouserai votre fille, et pourquoi, dans ce cas-là, je ne vous ruinerais point, et ne vous jetterais point sur le pavé.

Il était en fureur, le notaire, et ne pesait plus ses paroles…

— Pourquoi ! oh ! pourquoi vous vengeriez-vous ainsi ? ce n’est pas notre faute, je vous l’ai dit ; nous sommes sous un talon de fer…

— Et mon talon à moi, croyez vous que vous ne le trouverez pas dur ?

— Ce ne sera toujours que la ruine, répondit madame D’Aucheron, d’un air résigné…

— Que la ruine ! comme vous en prenez votre parti, remarqua le notaire de plus en plus stupéfait…, l’autre chose qui vous menace est donc bien redoutable. Ce serait curieux cela, ajouta-t-il avec ironie.

Pendant que le notaire et madame d’Aucheron échangeaient ainsi des prières contre des imprécations, des supplications contre des moqueries, un monsieur entra dans l’étude.