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l’affaire sougraine

— Ce n’est pas un complot, répondit Sougraine, et l’indien donnerait beaucoup pour voir cet homme loin… bien loin…

— Si c’est une affaire entre vous, reprit Vilbertin, cela ne me regarde pas ; arrangez-vous ensemble, moi je tiens à mon mariage.

Il se remettait à peine de son émotion que madame D’Aucheron, survint à son tour. Elle était plus pâle que d’habitude et l’on voyait, à ses yeux rougis, qu’elle avait beaucoup pleuré. Le notaire la fit entrer dans son bureau particulier, s’excusa auprès de l’indien et s’enferma avec elle.

— Mon cher notaire, commença-t-elle — et sa main droite cherchait à comprimer les battements de son cœur — mon cher notaire, il faut renoncer à notre projet, notre doux projet… ! Une force majeure… quelque chose d’inexplicable et de terrible est survenu qui nous force à retirer notre parole… Léontine ne peut point vous épouser. Mon cher notaire, soyez indulgent : soyez bon comme toujours ! Ce n’est point notre faute à nous, non, je vous l’assure…

Le notaire l’écoutait tout ébahi.

— Quel est ce mystère ? dit-il à la fin… Ma tête s’égare… je deviens fou, ma foi ! c’est à