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l’affaire sougraine

cela nous n’avons besoin que d’une chose : la santé, la santé pour travailler. Je travaillerai tant que tu voudras… Je ne te serai pas à charge. Le travail ne me coûte pas ; non il ne me coûte pas. Tu sais bien que je ne suis pas une paresseuse… C’est vrai que j’aimais un peu le luxe, mais c’était quand je croyais pouvoir me donner ces mille choses de la vanité, sans te gêner dans tes spéculations…

— Tu savais bien, au contraire, que j’empruntais cet argent que tu dépensais si bien…

— Oui, je le savais bien, mon cher mari, je le savais bien ; mais je me disais : il est habile mon mari, il réussira ; tout cela se paiera d’un coup de dé…

— Oui, eh bien ! le coup de dé, le voici, je l’ai tiré et j’ai gagné… C’est le mariage de Léontine avec Vilbertin. Entends-tu ?….

— Non, non, il ne se fera pas ce mariage, il ne peut se faire, cria-t-elle en se tordant les bras… s’il se fait, je disparaîtrai ; tu me reverras jamais…

D’Aucheron finit pas s’émouvoir et par soupçonner qu’il y avait là quelque chose d’extraordinaire…