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l’affaire sougraine

téressantes annexes qu’on appelle le tour du bâton ?…

Il sentait des chaleurs lui monter au visage et trouvait le vent, tiède. Il se faisait une lutte terrible en son âme et cette lutte le fatiguait. Il ne pouvait pas résister au notaire, il le sentait bien, puisqu’il le ruinerait sur le champ. Ruiné, pourrait-il encore offrir sa fille à l’honorable mon sieur Le Pêcheur et le ministre voudrait-il l’épouser ? Mais qu’allait dire Léontine de ce changement à vue dans les sentiments et les calculs de son père ? Se résignerait-elle encore ? Ne finirait-elle point par se révolter et par traiter comme ils le mériteraient les caprices de ses bons parents. Pour lui, il comprenait bien son devoir ; il n’y avait plus à balancer…

Il arriva chez lui sans avoir vu, sur sa route, nombre de ses connaissances qui le saluèrent. Seulement comme il mettait le pied sur le seuil de sa maison, il aperçut, à quelques pas, deux ministres qui lui firent des signes amicaux. Il était trop tard pour entrer ; il dut subir leurs compliments.

— Nos félicitations, monsieur D’Aucheron, lui dirent-ils, en lui tendant la main. Il n’est bruit dans la ville que du prochain mariage de notre collègue avec mademoiselle votre fille…