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l’affaire sougraine

venait de l’Espagne. Elle m’a bien aimé, ma mère, et je lui garde un culte sacré. Je n’ai pas vu le jour dans ces lieux sauvages ; je suis né dans le beau pays du Texas. J’aime votre belle langue. Je connais votre fleuve sans pareil, le grand St. Laurent. J’ai vu Québec sur son rocher et Montréal au pied des grands rapides. J’irai vivre encore au milieu de vous, car les coutumes barbares de mes frères indiens me font mal, et je travaille vainement à adoucir le caractère de ces hommes aveugles ; ils ne veulent point écouter mes conseils. Mais, hâtons-nous ! Du courage et de la prudence.


Le sauvage et la jeune canadienne qui fuyaient devant les vagues brûlantes de la prairie, n’avaient pas remarqué, dans leur terreur, un chasseur qui venait au galop de son coursier.

C’était une lutte formidable entre ce chasseur et le fléau. Celui-ci, dans sa fureur inconsciente semblait vouloir dévorer le couple malheureux ; celui-là, dans son héroïsme voulait les sauver. Tous les deux s’approchaient dans une course vertigineuse. Le cavalier éperonnait son cheval, le vent