Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/104

Cette page a été validée par deux contributeurs.
106
l’affaire sougraine

— Rodolphe, debout dans le vestibule, se préparait à sortir.

Léontine se leva tout émue. Elle rougit puis aussitôt devint d’une pâleur singulière. Elle traversa le salon et s’avançant vers lui ;

Vous partez, monsieur Rodolphe ?

— Ma présence n’est pas agréable à tout le monde, ici.

— Si tous ceux qui n’ont pas la bonne fortune de plaire à tout le monde suivaient votre exemple, d’autres partiraient aussi, vous le savez bien.

— Il y a cette différence entre les autres et moi, que l’on m’a dit à moi que je ne plaisais point.

— D’autres devraient le deviner.

Deux mains tremblantes se serrèrent bien fort.

— Mais, mon cousin, dit une voix allègre, vous n’allez pas m’oublier ici ?

— Je n’oublie pas ceux que je laisse, cousine.

Il regarda Léontine en disant cela.

— Ida, je te garde jusqu’à demain, dit mademoiselle D’Aucheron ; je ne veux pas que tu partes ; j’ai besoin de toi ; j’ai besoin de tous ceux qui m’aiment.