Les cigales, prudentes,
Font entendre leurs voix stridentes
Dans les beaux jours d’été, quand les vives chaleurs
Rayonnent dans les airs et sur les champs en fleurs.
C’est toujours le beau temps que leurs chants nous annoncent ;
L’homme et l’insecte, alors, se hâtent au labeur.
Mais quand se tait leur voix tous les sourcils se froncent
Et tout nuage nous fait peur.
Quand la chaude saison fut enfin revenue,
La cigale méconnue
Se cacha, sur un arbre épais,
Tout près de la fourmi qui travaillait en paix,
Puis, au lieu de chanter quand un soleil superbe
De ses rayons
Dans les sillons
Plongeait l’étincelante gerbe,
Elle chanta sous le ciel noir
À l’approche de l’orage.
Toujours trompée en son espoir,
La fourmi ne fit point d’ouvrage ;
Et lorsque l’hiver arriva,
Bien rapide,
Son grenier se trouva
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livre troisième