Page:LeMay - Contes vrais, 1907.djvu/341

Cette page a été validée par deux contributeurs.
317
L’ANNEAU DES FIANÇAILLES

un silence inquiétant. Monsieur Belleau reprit :

— Montre donc, Amaryllis.

Amaryllis lui passa l’anneau.

— Mais il est tout à fait semblable à celui que j’ai donné à ma chère défunte… On jurerait que c’est le même… C’est singulier !… singulier !… Et le même nom gravé en dedans… Amaryllis !…

— C’est le nom de ma fiancée, observa Noé d’une voix qui s’efforçait de paraître sûre.

— C’est vrai ! c’est vrai !… Amaryllis, comme sa pauvre mère… reprit Monsieur Belleau. Puis il demanda :

— Où donc l’avez-vous acheté, Monsieur Bergeron ?

Noé hésita. Je crus un instant qu’il était perdu. Il ne voulait pas mentir, et il cherchait une réponse acceptable.

Je vins à son secours. Dieu me pardonnera mon petit mensonge, en faveur de ma bonne intention… ou bien il le fera expier à mon ami.