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sont ennemis de Dieu et de Jésus-Christ ; ils appellent les apôtres des apostats ; ils raillent la Bible des Septante[1] ; ils maudissent le Sauveur, dans leurs prières journalières sous le nom de Nazaréen ; ils construisent de nouvelles synagogues, comme en insulte à la religion chrétienne ; ils judaïsent les fidèles, ils leur prêchent le sabbat et les convainquent de pratiquer le repos sabbatique. Mais encore ces Juifs pressurent le peuple ; ils entassent des richesses qui sont le fruit d’usures et de rapines[2] ; ils tiennent les chrétiens en servitude ; ils possèdent d’énormes trésors dans les villes qui les ont accueillis, à Paris et à Lyon, par exemple[3] ; ils commettent des vols, ils conquièrent l’argent par de mauvais procédés ; « tout passe par leurs mains, ils envahissent les maisons et captent la confiance ; par leur usure, ils tirent le suc, le sang et la vigueur naturelle des chrétiens[4] ». Ils vendent des bijoux faux, sont receleurs, faux monnayeurs et sans foi, ils font payer deux fois les dettes. Bref, « il n’y a méchancetés au monde que les Juifs ne pratiquent, de sorte qu’il semble qu’ils ne visent qu’à la ruine des chrétiens[5] ».

À ce tableau de la « perfidia Judæorum », les antijuifs comme Maiol ou comme Luther[6] ajoutaient d’abondantes injures et bientôt l’antijudaïsme devint

  1. Amolon : loc. cit.
  2. Pierre de Cluny : loc. cit.
  3. Agobard : loc. cit. — Rigord : loc. cit.
  4. S. Maiol : loc. cit.
  5. S. Maiol : loc. cit.
  6. Les Juifs et leurs mensonges, Wittemberg, 1558.