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tive, leur défendant de construire de nouvelles synagogues, les obligeant à porter un vêtement d’une couleur spéciale, leur interdisant de monter à cheval, les assujettissant à un impôt personnel et à un impôt foncier. Il en fit de même pour les chrétiens. Néanmoins, les Juifs jouirent sous l’autorité des Arabes d’une plus grande liberté que sous la domination chrétienne. La législation d’Omar ne fut pas rigoureusement observée d’une part ; de l’autre la masse musulmane, malgré la différence des religions, et en laissant de côté quelques manifestations de fanatisme, se montra pour eux très bienveillante. Aussi verrons-nous plus tard, lors de l’expansion islamique, les Arabes être acclamés comme des libérateurs par tous les Juifs de l’Occident.

La condition des Juifs occidentaux depuis l’écroulement du fragile empire romain et la ruée des barbares sur le vieux monde fut soumise à toutes les vicissitudes. Les Césars, ces pauvres Césars qui s’appelaient Olybrius, Glycerius, Julius Nepos et Romulus Augustule, tombèrent, mais les lois romaines persistèrent ; et si pendant de courtes périodes elles ne furent pas appliquées aux Juifs, elles restèrent toujours vivantes et les souverains germains purent à leur gré s’en servir.

Du cinquième au huitième siècle le bonheur ou le malheur des Juifs dépendit uniquement de causes religieuses qui leur étaient extérieures, et leur histoire parmi ceux qu’on appelait les barbares est liée à l’histoire de l’Arianisme, à son triomphe et à ses