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vieilles traditions, il se réfugia à Médine, la cité juive, et, comme les apôtres trouvant leurs premiers adhérents parmi les prosélytes hellènes, il trouva ses premiers disciples parmi les Arabes judaïsants. Aussi les mêmes causes religieuses provoquèrent-elles la haine de Mahomet et celle de Paul. Les Juifs se montrèrent rebelles à la prédication du prophète, ils l’accablèrent de railleries et Mahomet qui jusqu’alors avait été disposé à entrer en composition avec eux les répudia violemment, écrivant une Soura célèbre, la Soura de la Vache, dans laquelle il les invectivait cruellement. Mais lorsque le prophète eut rassemblé autour de lui une armée de partisans, il ne se borna pas aux injures, il marcha contre les tribus juives, les vainquit et ordonna de ne pas prendre pour amis « les chrétiens et les Juifs ». Tous les Juifs se soulevèrent et s’allièrent avec ceux des Arabes qui repoussaient les doctrines nouvelles, mais l’extension du mahométisme triompha d’eux. À la mort de Mahomet, ils étaient très affaiblis ; Omar acheva l’œuvre. Il chassa de Khaïbar et de Whadi-l-Kora les dernières tribus juives, ainsi que les chrétiens de Nedjran, car chrétiens et Juifs polluaient le sol sacré de l’Islam.

Mais partout où Omar porta ses armes, les Juifs, opprimés en vertu de cette affinité qui les liait quand même aux Arabes, favorisèrent le second Kalife, qui s’empara de la Perse et de la Palestine. Omar imposa de sévères lois aux Juifs qui l’avaient secondé ; il les soumit à une législation très restric-