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d’Aurillac, chanoine de l’église de Paris, ordonna, par testament du 12 août 1391 la fondation d’un collége en faveur de huit écoliers ; savoir : quatre d’Aurillac, ou du diocèse de Saint-Flour, et quatre de Paris. En 1397, il fut établi dans la rue des Sept-Voies. Dans le collége Fortet furent tenues les premières assemblées de la Ligue. Supprimé en 1790, cet établissement devint propriété nationale et fut vendu le 12 juillet 1806.

Dans la rue des Sept-Voies était la rue Jean-Hubert. Cette voie publique aboutissait à la rue des Cholets, no 1. La rue Jean-Hubert, construite en 1280, portait le nom de rue du Moine. En 1416, c’était la rue Maître-Jeharre, et depuis rue des Chiens. En 1806, elle prit la dénomination de Jean-Hubert, en mémoire du fondateur du collége Sainte-Barbe, dont les dépendances bordaient le côté droit de cette rue. — Une décision ministérielle du 6 fructidor an XIII, signée Champagny, avait fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. La rue Jean-Hubert a été supprimée en février 1844, et le sol de cette rue est réuni en partie à l’emplacement sur lequel on doit construire la bibliothèque Sainte-Geneviève.

Voirie (impasse de la).

Située entre la place Delaborde et la petite rue de la Voirie. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 22. Sa longueur est de 35 m.1er arrondissement, quartier du Roule.

Formée vers 1788, elle doit cette dénomination à sa proximité de la voirie des Grésillons. — Une décision ministérielle du 12 juillet 1816, a fixé la largeur de cette impasse à 10 m. La maison située sur le côté gauche à l’encoignure de la place Delaborde, est seule soumise à retranchement.

Voirie (petite rue de la).

Commence à l’impasse de la Voirie et à la place Delaborde ; finit à la rue de la Bienfaisance. Le dernier impair est 3 ; pas de numéro pair. Sa longueur est de 45 m.1er arrondissement, quartier du Roule.

Les plaques posées aux encoignures de cette voie publique la désignent sous le nom de rue Maison-Neuve ; mais nous n’avons trouvé aucune décision qui autorisât ce changement. Ouverte en 1788, la petite rue de la Voirie fut ainsi dénommée en raison de sa proximité de la voirie dite des Grésillons. — Une décision ministérielle du 12 juillet 1816 a fixé la largeur de cette rue à 10 m. La maison no 3, et celle qui est située sur le côté droit à l’encoignure de la rue de la Bienfaisance, sont seules soumises à retranchement. — Conduite d’eau.

Volaille et au Gibier (marché à la).

Situé sur le quai des Grands-Augustins. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

1re Partie. Couvent des Grands-Augustins.

Nous avons dit à l’article de la rue des Vieux-Augustins, que les religieux de ce nom, protégés par saint Louis, s’établirent d’abord au-delà de la Porte-Saint-Eustache, dans un lieu environné de bois, où se trouvait une chapelle dédiée à sainte Marie-l’Égyptienne. Mécontents de leur habitation, ces moines la quittèrent, et vinrent demeurer dans le clos du Chardonnet, sur l’emplacement occupé depuis par le collége du cardinal Lemoine. En 1293, ils traitèrent avec les Sachets de l’acquisition de leur couvent, situé sur le territoire de Laas et près de la Seine. La communauté des Grands-Augustins devenant plus considérable, ces religieux démolirent les anciens bâtiments que les Sachets avaient occupés, et firent élever des constructions plus vastes et plus commodes. Sous le règne de Charles V l’église fut rebâtie. Une de ses chapelles renfermait le tombeau de Philippe de Comines, historien qui enregistra trop minutieusement les défauts de Louis XI, sans mettre en parallèle les grands services que ce roi rendit à la France. Dès 1579, les membres de l’ordre du Saint-Esprit tenaient leurs assemblées dans de couvent des Grands-Augustins. Plusieurs salles étaient ornées des portraits et des armoiries des chevaliers de cet ordre. La maison des Augustins, supprimée en 1790, devint propriété nationale, et fut vendue les 13 ventôse an V et 1er brumaire an VI.

2e Partie. Marché à la volaille.

L’article 5 d’un décret impérial du 25 septembre 1807 prescrivit la construction d’un marché pour la vente en gros et en détail de la volaille et du gibier, sur une partie de l’emplacement de l’ancien couvent des Grands-Augustins. « Au palais impérial des Tuileries, le 10 février 1812. — Napoléon, etc… Nous avons décrété et décrétons ce qui suit : Article 1er. La halle à la volaille sera isolée et terminée du côté de la rue du Pont-de-Lodi, conformément au projet joint au présent décret. — Art. 2e. Les propriétés comprises dans l’espace lavé en jaune et désigné par les lettres A, B, C, D, E, F, G, H, I, J, K, sur le plan, seront acquises aux frais de la Ville, pour cause d’utilité publique, etc. Signé, Napoléon. » La première pierre de ce marché avait été posée le 17 septembre 1809, sur l’emplacement de l’église et d’une partie du cloître du couvent des Grands-Augustins. Il consiste en trois nefs : celle sur le quai est destinée à la vente en détail, et les deux autres à la vente en gros. Il existe en outre des bâtiments contigus donnant sur la rue des Grands-Augustins, et qui contiennent des bureaux, une caisse et un logement pour le commissaire, l’inspecteur général des halles et marchés. L’exécution a eu lieu pendant les années 1809, 1810, 1811 et 1812, sous la direction de M. Happe, architecte. Afin de donner aux deux nefs de la vente en gros la même longueur qu’à celle du marché en détail, l’administration municipale fit l’acquisition d’une partie de l’ancienne salle du chapitre du couvent, et les travaux d’agrandissement, commençés en 1813, sous les ordres de M, Happe, furent ter-