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Art. 33e. Notre ministre de l’intérieur nous soumettra d’ici au 1er mai le devis et le plan des constructions à faire, leur estimation et celle des terrains à acheter. — Art. 34e. Les constructions qui doivent clore l’entrepôt seront achevées en 1812, les deux tiers de l’établissement seront formés en 1814 et le tiers restant en 1816. — Art. 35e. Les dispositions de notre décret du 30 mars 1808 seront maintenues. Signé Napoléon. »

« Trianon, le 14 juillet 1811. — Napoléon, etc… Article 1er. Les dispositions générales du projet de halle aux vins, indiquées dans le plan annexé au présent décret, sont approuvées. — Art. 2e. Les plans détaillés et devis estimatifs seront terminés avant le 1er août de la présente année. — Art. 3e. La première pierre de cet édifice sera posée le 15 août. Signé : Napoléon. »

Les rues Saint-Victor, Cuvier, le quai Saint-Bernard et la rue des Fossés du même nom, servent de limites à l’Entrepôt des Vins. Cet espace contient les emplacements de l’ancienne halle aux vins, de l’abbaye Saint-Victor, d’une partie de la terre d’Alez et de plusieurs maisons particulières. Ce bel établissement occupe une superficie de 134,000 m. Une ville du quatrième ordre et ses faubourgs seraient aisément placés dans l’enceinte de cet entrepôt. « Cet établissement (dit M. Gauché, auquel nous en devons la construction) est précédé d’une vaste place avec allées d’arbres le long du quai et dans les rues transversales. Il est divisé en cinq grandes masses de constructions, par les rues de Bordeaux, de Bourgogne, de Champagne, de Languedoc et de Touraine, ainsi appelées du nom des principaux vignobles de France. Deux de ces masses sont au centre, sous les noms de Magasins de l’Yonne et de la Marne. Les trois autres divisions ont quatre-vingt-neuf celliers, plus deux passages en galerie, conduisant à une plus grande galerie qui donne entrée à quarante-neuf caves. Les masses de constructions au-dessus des celliers sont moins grandes, parce qu’elles laissent autour d’elles une terrasse. Ces constructions sont également au nombre de cinq, dont deux sont sur les côtés (magasins de la Loire et de la Seine), les trois autres dans le fond, environnant le bâtiment destiné aux eaux-de-vie. Ce bâtiment est divisé en quarante magasins, séparés par une galerie, etc. Derrière les magasins des eaux-de-vie s’élèvent aussi deux bâtiments flanqués de pavillons avec bureaux, pour la grille de sortie sur la rue Saint-Victor. Un de ces bâtiments est destiné au mesurage des esprits, par le moyen des cylindres exactement jaugés, et dont les quantités sont reconnues sur une échelle placée près d’un tube de verre dans lequel le liquide se met au niveau de celui renfermé dans le cylindre. Cet appareil sert à mesurer en une seule fois les pièces contenant même jusqu’à six cents litres. Un deuxième bâtiment semblable est destiné à l’opération du mouillage ou de la réduction des eaux-de-vie, au degré convenu par les ventes. À gauche du magasin de la Loire et le long de la rue de Seine (aujourd’hui rue Cuvier), pour cacher l’irrégularité du terrain, on a construit vingt-et-un petits celliers d’inégale grandeur. L’excédant des terrains formant l’angle des rues Cuvier et Saint-Victor a été utilisé par la construction d’un grand magasin public, pour renfermer les eaux-de-vie, etc. D’après les plans présentés pour la disposition des marchandises, l’Entrepôt a été considéré comme pouvant contenir deux cent-huit mille pièces de vins, etc. Les magasins des eaux-de-vie en renferment plus de dix-sept mille. » — La halle aux Vins a coûté près de 20 millions à la ville de Paris. — Les terrains provenant de l’ancienne abbaye Saint-Victor et qui ne servirent pas à la formation de la halle aux Vins, furent vendus par la ville de Paris, les 15 mai et 30 octobre 1838. L’administration avait eu le soin de ménager sur cet emplacement le terrain nécessaire à la formation de deux rues, d’une place, et à l’élargissement d’une partie des rues Saint-Victor et Cuvier. Ces dispositions, immédiatement exécutées, ont répandu un peu d’aisance dans ce quartier trop longtemps oublié. Les deux percements ont reçu les noms de Guy de la Brosse et Jussieu (voir ces articles). C’est une heureuse idée, inspirée à l’administration municipale par le voisinage du Jardin des Plantes. La place a pris la dénomination de place Saint-Victor.

Violet (passage).

Commence à la rue d’Hauteville, no 29 ; finit à la rue du Faubourg-Poissonnière, no 36. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 10. — 3e arrondissement, quartier du Faubourg-Poissonnière.

Commencé en mai 1820, ce passage ne fut achevé qu’en 1824. Il doit son nom à M. Violet, entrepreneur.

Visages (impasse des Trois-).

Située dans la rue Thibault-aux-Dés, entre les nos 16 et 18. Pas de numéro. Sa longueur est de 18 m.4e arrondissement, quartier du Louvre.

En 1300 c’était la rue Jean l’Éveiller ; en 1313, la rue Jean-l’Esgullier. Ce nom subit quelques altérations. Dans un titre de 1492, elle est indiquée sous le nom de rue au Goulier, dite du Renard. Enfin elle prit la dénomination de rue des Trois-Visages, en raison de trois têtes sculptées à l’une de ses extrémités. C’était encore une rue en 1782. Depuis cette époque, les propriétaires ayant construit sur la partie qui débouchait dans la rue Bertin-Poirée, la rue des Trois-Visages a été transformée en une impasse dont la largeur est de 2 m. Elle est aujourd’hui fermée et n’est pas éclairée.

Vivienne (passage).

Commence à la rue Neuve-des-Petits-Champs, no 4 bis ; finit à la rue Vivienne. — 3e arrondissement, quartier du Mail.

Construit en 1823, par M. Marchoux, il a porté