Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/641

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Jean du Bellay, évêque de Paris, supprima proviseur et boursiers, et érigea ce collége en un chapitre composé d’un prévôt et de quinze chanoines qui furent réunis en 1740 à ceux de Saint-Louis-du-Louvre. L’église Saint-Nicolas, dès lors totalement abandonnée, fut démolie avant la révolution.

Hôtel de Rambouillet. — Il ne faut pas confondre cet hôtel de Rambouillet avec celui qui fut vendu en 1624, moyennant 30,000 écus, au cardinal de Richelieu qui le fit abattre, puis élever sur son emplacement les constructions du Palais-Royal. Le second hôtel de Rambouillet, situé dans la rue Saint-Thomas-du-Louvre, près de l’hôtel de Longueville, s’étendait jusqu’au jardin de l’hôpital des Quinze-Vingts. Cette propriété qui avait été connue successivement sous les noms d’hôtel d’O, de Noirmoutiers, de Pisani, prit celui de Rambouillet lorsque Charles d’Angennes, marquis de Rambouillet, qui avait épousé mademoiselle de Vivonne, fille du marquis de Pisani, vint s’y établir après la mort de son beau-père. Cet hôtel fut presqu’entièrement rebâti par le marquis de Rambouillet. L’esprit, les grâces, les connaissances variées de Catherine de Vivonne, son goût pour les sciences et les lettres attirèrent dans son hôtel, nommé depuis le Parnasse Français, les meilleurs poètes et la fleur de la noblesse de l’époque. La société de l’hôtel de Rambouillet ne fut pas exempte des défauts qui déparent presque toujours ces sortes de réunions ; elle donna dans le pédantisme et dans une affectation de langage un peu ridicule ; néanmoins, cette brillante compagnie sut réveiller en France le goût des lettres, et montra le chemin aux hommes célèbres qui illustrèrent le plus beau siècle de notre histoire. L’hôtel de Rambouillet passa ensuite dans la maison de Sainte-Maur-Montauzier par le mariage de Charles de Sainte-Maur, duc de Montauzier, avec la célèbre Julie d’Angennes, fille de la marquise. Il fut ensuite possédé par les ducs d’Uzès, dont l’un avait épousé la fille unique et seule héritière du duc de Montauzier et de Julie d’Angennes. Sur une partie de l’emplacement qu’occupait cet hôtel, ont été élevés les bâtiments du Vauxhall d’hiver. Cette salle de danse avait été construite en 1784 pour remplacer celle de la foire Saint-Germain. On en fit depuis le Vaudeville qui a été incendié.

Thorigny (rue de).

Commence à la rue de la Perle, no 2 ; finit aux rues des Coutures-Saint-Gervais, no 1, et Sainte-Anastase, no 11. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 86 m.8e arrondissement, quartier du Marais.

Pour achever l’entreprise commencée sous Henri IV, en 1603, il ne restait plus à bâtir sur le marais du Temple, en 1656, qu’une place de 2,000 m. environ de superficie dans la culture Saint-Gervais. Cette même année, les religieuses hospitalières de Sainte-Anastase, ayant acheté l’hôtel d’O pour s’y loger, vendirent, après en avoir obtenu l’agrément du roi, l’ancienne place à Aubert de Fontenay, intéressé dans les gabelles. Sur ce terrain ont été formées deux rues qui prirent, au commencement du XVIIIe siècle, les noms de Thorigny et de la Perle. — Une décision ministérielle du 23 frimaire an VIII, signée Laplace, fixa la moindre largeur de la rue de Thorigny à 7 m. En vertu d’une ordonnance royale du 16 mai 1833, sa largeur a été portée à 10 m. Maison no 1, retranch. 2 m. 10 c. à 2 m. 50 c. ; 3, alignée ; 5, ret. réduit 1 m. 20 c. ; 7, ret. réduit 80 c. ; 4, ret. réduit 2 m. 70 c. ; 6, 8, ret. 3 m. à 4 m. ; 10, 12, ret. 4 m. à 4 m. 50 c. ; 14, ret. réduit 3 m. 50 c. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Messire Jean-Baptiste-Claude Lambert de Thorigny fut président de la 1er chambre des requêtes du parlement de 1713 à 1727.

Tiquetonne (rue).

Commence à la rue Montorgueil, nos 41 et 43 ; finit à la rue Montmartre, nos 44 et 46. Le dernier impair est 27 ; le dernier pair, 24. Sa longueur est de 118 m.3e arrondissement, quartier Saint-Eustache.

Complètement bâtie en 1320, cette rue s’appelait en 1372 rue Denys-le-Coffrier. Le nom de Tiquetonne lui vient par altération, de Rogier de Quiquetonne, riche boulanger qui y demeurait en 1339. — Une décision ministérielle du 25 ventôse an XIII, signée Champagny, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Cette largeur a été portée à 11 m., en vertu d’une ordonnance royale du 23 juillet 1828. Propriétés de 1 à 5, retranch. 3 m. 40 c. à 4 m. ; de 7 à la fin, ret. 4 m. à 4 m. 60 c. ; de 2 à 6, ret. 90 c. à 1 m. 60 c. ; 8, 10, alignées ; 12, 14, ret. 40 c. ; 16, 18, alignées ; 20, redress. ; 22, ret. réduit 40 c. ; 24, ret. réduit 60 c. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).

Tirechape (rue).

Commence à la rue Béthisy, nos 12 et 14 ; finit à la rue Saint-Honoré, nos 59 et 61. Le dernier impair est 27 ; le dernier pair, 28. Sa longueur est de 127 m.4e arrondissement, quartier Saint-Honoré.

Cette rue était bordée de constructions en 1233. Il est vraisemblable qu’elle doit son nom à l’importunité des Fripiers qui occupaient les petites boutiques de cette rue, et aux Juifs de la même profession qui tiraient les passants par leurs chapes (espèce de robes), pour les forcer à venir acheter chez eux. — Une décision ministérielle du 12 fructidor an V, signée François de Neufchâteau, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. Cette largeur a été portée à 12 m., en vertu d’une ordonnance royale du 19 juillet 1840. Propriétés de 1 à 15, retranch. 3 m. à 3 m. 40 c. ; 17, 19, 21, alignées ; 23, ret. réduit 3 m. 20 c. ; 25, ret. réduit 2 m. 60 c. ; 27, ret. réduit 1 m. 40 c. ; de 2 à 6, ret. 5 m. 50 c. à 6 m. ; 8, 10, alignées ; de 12 à 20, ret. 5 m. 10 c. à 5 m. 70 c. ; 22, ret. réduit 5 m. 80 c. ; 24. ret. réduit