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Le Séminaire Anglais était situé au no 22. Au mois de février 1684, Louis XIV accorda des lettres-patentes portant permission d’établir une communauté d’ecclésiastiques séculiers Anglais. L’archevêque y donna son consentement le 12 septembre 1685, et sur l’avis des prévôt des marchands et échevins, et du lieutenant de police des 31 janvier et 14 septembre de l’année suivante, ces lettres-patentes furent registrées au parlement le 9 juin 1687. Cette maison fut supprimée en 1790.

« Extrait des registres des délibérations du gouvernement de la république. — Le 3 messidor an XI de la république… Le gouvernement de la république, sur le rapport du ministre de l’intérieur, arrête : Article 1er. Les colléges anglais établis en France, sont réunis aux colléges Irlandais et Écossais, dont la réunion a été ordonnée par arrêté du 24 vendémiaire dernier. — Art. 2e. Ces établissements sont définitivement renvoyés dans la propriété de tous les biens invendus, composant leur dotation, et de ceux des dits biens qui ont été aliénés, mais dont les acquéreurs ont encouru la déchéance absolue, faute par eux d’avoir rempli les conditions de leurs contrats, etc… Le premier consul, signé Napoléon. »

Aux nos 24 et 26, était situé le séminaire du Saint-Esprit et de l’Immaculée Conception. François Poullart des Places, prêtre du diocèse de Rennes, fut le fondateur de cette maison qu’il destina aux jeunes gens que le manque de fortune empêchait de suivre la carrière ecclésiastique. La charité et l’humilité formèrent les bases de cet établissement qui fut créé en 1703, dans la rue Neuve-Sainte-Geneviève. M. Poullart voulut qu’on ne reçût dans cette maison que des jeunes gens capables d’étudier en philosophie ou en théologie ; ces études terminées, les jeunes ecclésiastiques devaient rester encore deux années dans cet établissement pour se former aux fonctions du sacerdoce. Il exigea en outre qu’ils ne prissent aucun degré ; qu’ils renonçassent à l’espoir des dignités ecclésiastiques, pour se borner à servir dans les pauvres paroisses, dans les hôpitaux, dans les postes déserts pour lesquels les évêques ne trouvaient point de sujets ; enfin il voulut qu’on les rendît capables de prêcher la parole de Dieu dans l’intérieur du royaume et dans nos colonies. Cet établissement fut jugé si utile qu’il trouva bientôt de puissants protecteurs. Le clergé, assemblé en 1723, lui assigna une pension, il en obtint une autre du roi en 1726, avec des titres de confirmation. Charles le Baigue, prêtre habitué de Saint-Médard, par son testament du 17 septembre 1723, ayant légué 40,000 livres à ces ecclésiastiques, ils achetèrent des sieurs et dames Gaillard, par contrat du 4 juin 1731, une maison dans la rue des Postes. Ce séminaire qui occupait une superficie de 2,524 m. fut supprimé en 1792. Devenu propriété nationale, il fut vendu le 4 floréal an V.

La maison des Filles de Saint-Michel ou de Notre-Dame de la Charité, était située dans cette rue, aux nos 38 et 40. Cette communauté avait été fondée en 1641 à Caen, par le père Eudes, prêtre oratorien, dont nous avons parlé au commencement de cet article, à l’occasion des Eudistes. Cette maison servait d’asile aux femmes qui cherchaient dans la retraite à expier les fautes que le libertinage leur avait fait commettre. Le cardinal de Noailles comprenant toute l’utilité d’un pareil établissement dans une grande ville comme Paris, s’associa une personne pieuse, mademoiselle le Petit de Verno de Chasserais, et voulut établir en 1724 plusieurs religieuses dans une maison de la rue des Postes. La chapelle fut bénite sous l’invocation de Saint-Michel, dénomination qui resta à la communauté. Les filles pénitentes qui se présentaient dans cette maison ou qu’on y recevait par ordres supérieurs, étaient logées dans des bâtiments séparés de ceux qu’habitaient les religieuses et pensionnaires qui y étaient élevées. Cette communauté contenait en superficie 3,525 m. Supprimée en 1790, elle devint propriété nationale. Les bâtiments et dépendances furent vendus le 2 germinal an IX. Les religieuses qui survécurent aux orages de la révolution, se réfugièrent dans la maison no 193 de la rue Saint-Jacques.

Pot-de-Fer Saint-Marcel (rue du).

Commence à la rue Mouffetard, nos 62 et 66 ; finit à la rue des Postes, nos 19 et 21. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 22. Sa longueur est de 170 m.12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

Ce n’était qu’une ruelle en 1550. On la nommait ruelle des Prêtres en 1554. Dès 1558 on la trouve désignée sous la dénomination de rue du Pot-de-Fer. Des actes de 1603 la mentionnent ainsi : rue du Bon-Puits, à présent du Pot-de-Fer. — En vertu d’une ordonnance royale du 19 juillet 1839, la largeur de cette voie publique est fixée à 10 m. Propriétés de 1 à 11, retranchement 2 m. 60 c. à 3 m. 30 c. ; 13, ret. réduit 2 m. 40 c. ; surplus de ce côté, ret. 1 m. 60 c. à 2 m. 50 c. ; 2, alignée ; 4, ret. 70 c. ; de 6 à 12, ret. 1 m. à 1 m. 40 c. ; de 14 à 18, ret. 1 m. 40 c. à 2 m. ; 20, 22, ret. 2 m. à 2 m. 40 c. ; 24, ret. 2 m. 10 c. ; encoignure de la rue des Postes, alignée.

Pot-de-Fer-Saint-Sulpice (rue du).

Commence à la rue du Vieux-Colombier, nos 1 et 3 ; finit à la rue de Vaugirard, nos 56 et 58. Pas de numéro impair ; ce côté est bordé par le séminaire ; le dernier pair est 22. Sa longueur est de 278 m. — 11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

Elle existait dès la fin du XVe siècle sous le nom de ruelle tendant de la rue du Colombier à Vignerei, et longeait le clos Férou. On l’appela successivement rue du Verger, des Jardins-Saint-Sulpice, des Jésuites. Sa dénomination actuelle lui vient d’une enseigne. — Une décision ministérielle du 26 thermidor an VIII, signée L. Bonaparte, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 9 m. En vertu d’une ordonnance du 23 janvier