Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/537

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


comités révolutionnaires de la section de l’Arsenal, des Droits de l’Homme et de l’Indivisibilité, viennent annoncer au conseil qu’ils se proposent de conduire à la Convention tous les ornements et l’argenterie de l’église Saint-Paul, ainsi que l’arche. Nous porterons aussi, dit l’orateur, les clefs de Saint-Pierre ; le paradis est ouvert, nous pouvons tous y entrer. Le conseil applaudit à cette opération philosophique et en arrête mention au procès verbal. » (Registre de la Commune, tome 22, page 13,304.) — Devenue propriété nationale, l’église Saint-Paul fut vendue le 6 nivôse an V, et démolie deux années après. Le culte a été transféré dans l’ancienne église des Jésuites.

À côté de l’église Saint-Paul, on voyait un vieux bâtiment appelé la Grange-Saint-Éloi qui servait de prison publique. Lors des débats sanglants des Bourguignons et des Armagnacs, cette prison, comme toutes celles de Paris à cette époque, fut le théâtre des plus horribles assassinats. Le 12 juin 1418, les égorgeurs, qui s’étaient organisés en confrérie à Saint-Eustache sous le nom de confrérie de Saint-André, assaillirent la prison de Saint-Éloi et massacrèrent les prisonniers. Un seul, Philippe de Vilette, abbé de Saint-Denis, parvint à se soustraire à leur fureur. Il se revêtit de ses habits sacerdotaux, se mit à genoux devant l’autel, tenant en ses mains une hostie consacrée. Les assassins s’arrêtèrent et n’osèrent le frapper ; il fut sauvé. — Cette prison depuis destinée aux femmes, a été supprimée au commencement de la révolution. Ses bâtiments, devenus propriétés nationales, ont été vendus le 25 vendémiaire an V (voir l’article du passage Saint-Pierre).

Pauquet-de-Villejust (rue).

Commence à la rue de Chaillot, nos 77 et 79 ; finit au chemin de ronde de la barrière de l’Étoile. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 396 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

Cette rue, dont la largeur est de 12 m., a été ouverte en vertu d’une ordonnance royale du 18 mars 1836, sur les terrains appartenant à MM. Dumoustier, Laurent et Grassal (voyez rue des Bassins.) La hauteur des constructions en bordure ne doit pas excéder 12 m. — La maison située sur le côté droit, à l’encoignure de la rue de Chaillot, est seule soumise à retranchement.

M. Pauquet de Villejust, avocat et chevalier de la Légion d’Honneur, qui avait coopéré à l’ouverture de la rue dont il s’agit, est mort à Paris en 1839.

Pavé (rue du Haut-).

Commence au quai de Montebello, nos 21 et 23 ; finit aux rues des Grands-Degrés, no  24, et de la Bûcherie, no  2. Le dernier impair est 5 ; pas de numéro pair. Sa longueur est de 28 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Elle s’appelait, dans l’origine, rue d’Amboise, en raison de sa proximité de l’impasse d’Amboise. Sa dénomination actuelle lui vient de sa pente escarpée. — Une décision ministérielle du 29 thermidor an XI, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. Par une autre décision du 5 octobre 1818, sa moindre largeur est portée à 10 m. 50 c., et sa plus grande à 20 m. La maison située sur le côté droit, à l’encoignure du quai, est seule soumise à retranchement. — Égout.

Pavée-au-Marais (rue).

Commence à la rue Saint-Antoine, nos 77 et 81 ; finit aux rues des Francs-Bourgeois, no  1, et Neuve-Sainte-Catherine, no  25. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 24. Sa longueur est de 245 m. — 7e arrondissement, quartier du Marché-Saint-Jean.

Cette voie publique, dans la partie qui s’étend de la rue du Roi-de-Sicile à celles des Francs-Bourgeois et Neuve-Sainte-Catherine, touchait aux murailles de l’enceinte de Philippe-Auguste. Bâtie en 1235, on l’appelait alors rue du Petit-Marivaux. C’était en 1406 la rue du Petit-Marais. On la nomma rue Pavée au milieu du XVe siècle. — Une décision ministérielle du 23 brumaire an VIII, signée Quinette, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 8 m. Cette moindre largeur a été portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 14 octobre 1838. Cette même ordonnance a autorisé le prolongement de la rue Pavée jusqu’à la rue Saint-Antoine, d’après une largeur de 10 m. Ce percement a été immédiatement exécuté au moyen de l’acquisition d’une maison particulière, mais il n’atteint pas encore la largeur de 10 m. La maison portant, sur la rue Saint-Antoine, le no  77, devra reculer de 2 m. 20 c. à 3 m. — Les constructions nos 1, partie du no  3, 13, 17 et 2 sont alignées. — Égout du côté de la rue Neuve-Sainte-Catherine. — Conduite d’eau entre cette rue et la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Pavée-Saint-André (rue).

Commence au quai des Grands-Augustins, nos 33 et 35 ; finit à la rue Saint-André-des-Arts, nos 46 et 48. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 146 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

Dès le XIIIe siècle, elle était connue sous cette dénomination. Au XVIe siècle, on l’appelait rue Pavée-d’Andouilles. — Une décision ministérielle du 4 floréal an VIII, signée L. Bonaparte, a fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. Les maisons nos 14 et 16 ne sont assujetties qu’à un léger redressement. — Conduite d’eau entre la rue Saint-André-des-Arts et la borne-fontaine.