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le quai Bonaparte, situé à Paris, entre le pont des Tuileries et le pont de la Concorde, est fixé sur une ligne droite parallèle au mur du quai, actuellement en construction. — Art. 2e. La largeur du quai entre les maisons et le parapet, sera uniformément de 20 m. 13 c. Signé Napoléon. » — Cette largeur a été maintenue par une décision ministérielle du 19 février 1820.

« Au palais des Tuileries, le 11 mars 1808, Napoléon, etc…, nous avons décrété et décrétons ce qui suit : — Article 1er. Il sera construit un quai depuis le pont de la Concorde jusqu’à celui de l’École-Militaire. Les travaux commenceront cette campagne et seront dirigés de manière à ce que ce quai soit achevé en six ans. Signé Napoléon » (Extrait).

« Au palais des Tuileries, le 10 février 1812, Napoléon, etc., nous avons décrété et décrétons ce qui suit : — Article 1er. Il sera établi le long du nouveau quai entre les ponts de la Concorde et d’Iéna, du côté des Invalides, un cours planté d’arbres. — Art. 2. La largeur de ce cours, y compris celle du quai, sera de 55 mètres, mesurés entre le parement intérieur du parapet et la face des maisons à construire, conformément au plan général annexé au présent décret. Signé Napoléon, etc. » (Extrait). — Cette seconde partie reçut alors le nom de quai des Invalides. Peu de temps après, elle prit ainsi que la partie qui se termine à la barrière, le nom de quai d’Orsay.

Les constructions ci-après ne sont pas soumises à retranchement : la caserne, le Palais du Conseil-d’État, la Chambre des Députés, nos 41, 43, 55, celles qui s’étendent de la rue de la Boucherie à celle de la Vierge, mur de clôture du dépôt des marbres, no  109, et mur de clôture entre la rue Kléber et le chemin de ronde. Les propriétés de 45 à 53 inclus devront avancer sur leurs vestiges actuels. — Portions d’égout et de conduite d’eau. — Éclairage au gaz depuis la rue du Bac jusqu’à celle d’Iéna (compe Française).

On voyait autrefois en face de l’École-Militaire une île de 2,700 m. de superficie qui s’appelait, en 1494, l’Île Maquerelle. Le massacre de la Saint-Barthélemy lui donna une triste célébrité. Nous lisons dans un compte de l’Hôtel-de-Ville : « Des charrettes chargées de corps morts, de damoisels, femmes, filles, hommes et enfants, furent menées et déchargées à la rivière. Ces cadavres s’arrêtèrent, partie à la petite île du Louvre, partie à celle Maquerelle, ce qui mit dans la nécessité de les tirer de l’eau et de les enterrer, pour éviter l’infection.» — Extrait du même compte : « Aux fossoyeurs des Saints-Innocents, 20 livres à eux ordonnées par les prévôt des marchands et échevins, par leur mandement du 13 septembre 1572, pour avoir enterré depuis huit jours onze cents corps morts, èz-environs de Saint-Cloud, Auteuil et Chailliau (Chaillot). — Nota. Il y a un pareil mandement du 9 septembre, pour 15 livres, données à compte aux mêmes fossoyeurs.» — En 1780, cette île, connue alors sous le nom d’île des Cygnes, fut réunie à remplacement sur lequel fut bâtie la seconde partie du quai d’Orsay.

Sur ce quai, près de la rivière, fut guillotiné le vertueux Bailly. La proclamation de la loi martiale et la fusillade qui en fut la suite, servirent de thème à l’accusation. Il fut condamné à être exécuté au Champ-de-Mars, pour purifier par son sang la place où son prétendu crime avait été commis. Le 11 novembre 1793, le temps était froid et pluvieux ; Bailly est conduit à pied, escorté par une populace assez lâche pour insulter un vieillard qui l’avait nourrie !… Pendant le long trajet de la Conciergerie au Champ-de-Mars, on lui agite sous le visage un drapeau rouge. Arrivé au pied de l’échafaud, il croit enfin toucher au terme de ses souffrances ; mais un de ces forcenés, irrité de son sang-froid, s’écrie : « Le Champ de la Fédération ne doit pas être souillé d’un sang aussi impur. » Soudain la guillotine est démontée, on court l’élever sur le bord de la rivière, sur un tas d’ordures, et vis-à-vis du quartier de Chaillot, où Bailly avait passé la partie la plus heureuse de sa vie, à composer ses ouvrages. Cette opération devait durer quelques heures. Pour utiliser le temps à leur manière, ces brigands lui font parcourir plusieurs fois le Champ-de-Mars. On lui ôte son chapeau, on lui attache les mains derrière le dos ; les uns lui jettent des ordures, lui crachent au nez, les autres lui donnent des coups de bâton, lorsque la lassitude le force à se reposer un instant. Accablé ainsi torturé, il tombe ! On le relève. La pluie, le froid, la vieillesse lui causent un tremblement involontaire. — « Tu trembles, lui dit un soldat, en riant. — Mon ami, je tremble de froid, répond l’auguste vieillard. » On lui brûle alors le drapeau rouge sous le nez, et le bourreau, le seul homme parmi ces tigres, se hâte de mettre fin à ses souffrances.

Orties (rue des).

Commence à la rue d’Argenteuil, nos 28 et 30 ; finit à la rue Sainte-Anne, nos 19 et 21. Le dernier impair est 13 ; le denier pair, 10. Sa longueur est de 28 m. — 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

Le censier de l’archevêché de 1623 nous fait voir que cette rue était presqu’entièrement construite à cette époque. Des orties qui croissaient dans cette voie publique, avant qu’elle ne fût pavée, lui ont sans doute fait donner leur nom. — Une décision ministérielle du 18 fructidor an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette rue à 8 m. Cette dimension est portée à 9 m., en vertu d’une ordonnance royale du 4 octobre 1826. Propriété no  1, alignée ; 3, retranchement réduit, 1 m. 10 c. ; de 5 à la fin, ret. 70 à 80 c. ; 2, ret. réduit 1 m. 30 c. ; 4, ret. réduit 1 m. 80 c. ; de 6 à la fin, ret. 60 c. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Oseille (rue de l’).

Commence à la rue Saint-Louis, nos 81 et 83 ; finit à la rue Vieille-du-Temple, nos 136 et 138. Le dernier impair