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pendant son séjour à Paris. Cette église, supprimée en 1790, devint propriété nationale, et fut vendue le 24 novembre 1792. Démolie quelque temps après, on a construit sur son emplacement la maison no  8, place Sainte-Opportune, celle no  2, rue Sainte-Opportune, et les bâtiments qui bordent le côté droit de la rue Courtalon.

Orangerie (rue de l’).

Commence à la rue d’Orléans, nos 27 et 29 ; finit à la rue Censier, nos 4 bis et 6. Pas de numéro. Sa longueur est de 47 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Cette voie publique doit sa dénomination aux Orangers du jardin du Luxembourg, qui furent longtemps déposés dans une propriété de cette rue. — Une décision ministérielle à la date du 28 pluviôse an IX, signée Chaptal, a fixé sa largeur à 7 m. La maison située sur le côté droit à l’encoignure de la rue Censier est alignée ; les autres constructions riveraines sont soumises à un retranchement qui n’excède pas 50 c.

Oratoire (place de l’).

Commence à la place du Louvre et à la rue d’Angiviller ; finit à la rue de la Bibliothèque. Pas de numéro impair ; ce côté est bordé par le Louvre ; le dernier pair est 6. Sa longueur est de 201 m. — 4e arrondissement, côté gauche, quartier du Louvre ; côté droit, quartier Saint-Honoré.

« Louis, etc… Ayant ordonné la confection du Louvre, et voulant en faciliter les abords par une place depuis le péristyle jusqu’au portail de Saint-Germain-l’Auxerrois, dans une étendue parallèle au d. péristyle, à prendre depuis le quai jusqu’à la distance de 10 toises au-delà du pavillon du côté des prêtres de l’Oratoire, isoler la face du côté des prêtres de l’Oratoire, dans la longueur depuis la rencontre de celle dite ci-dessus, passant devant le portail de Saint-Germain-l’Auxerrois jusqu’à l’angle de la rue Froidmanteau, etc… Et attendant que nous fassions procéder à la visite, prisée et estimation de toutes les maisons qui se trouveront comprises dans la d. étendue pour en faire l’acquisition en deniers ou par échange avec les propriétaires, soit particuliers, soit gens de main-morte, et voulant prévenir les dépenses et empêcher qu’il n’y soit construit aucuns nouveaux bâtiments, et que les maisons qui tomberaient en ruine soient réédifiées, etc. ; faisons inhibitions et défenses à toutes personnes de faire construire de nouveaux bâtiments dans toute l’étendue du terrain, depuis le péristyle du Louvre jusqu’au portail de Saint-Germain-l’Auxerrois dans la longueur depuis le quai, jusqu’à la rencontre de l’alignement en retour d’équerre formant une rue parallèle à la façade du côté des prêtres de l’Oratoire, distante de 10 toises du pavillon de l’angle, etc… Donné à Versailles, le 26e jour de décembre, l’an de grâce 1758, et de notre règne le 44e. Signé Louis. » — La place ne fut formée qu’entre les rues de l’Oratoire et du Coq. En 1793, on l’appela place de la Liberté. — Une décision ministérielle du 17 brumaire an XI, signée Chaptal, fixa l’alignement de cette voie publique nommée alors place latérale du Palais des Sciences et des Arts.

« Au palais des Tuileries, le 26 février 1806. Napoléon, etc… Nous avons décrété et décrétons ce qui suit : Article 1er. L’alignement arrêté par les plans généraux des embellissements de Paris, vis-à-vis la façade du Louvre, sera exécuté vis-à-vis l’hôtel d’Angivilliers, en abattant les cours et jardins, sans toucher à l’hôtel, etc… Signé Napoléon. » — Ce décret fut exécuté. Dans le courant de la même année, la voie publique dont nous nous occupons reçut la dénomination de place de Marengo. En 1814, on l’appela place de l’Oratoire. Vers cette époque, elle fut prolongée jusqu’à la rue de la Bibliothèque. Les constructions riveraines sont alignées. — Égout dans une partie. — Conduite d’eau dans toute l’étendue. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Oratoire (temple de l’).

Situé dans la rue Saint-Honoré, no  157. — 4e arrondissement, quartier Saint-Honoré.

Témoin des abus qui s’étaient introduits dans le clergé de France, M. de Bérulle résolut d’y porter remède. Il pensa que le moyen le plus efficace serait de former de jeunes ecclésiastiques instruits, qui, sous la direction des évêques, rempliraient dignement les fonctions du sacerdoce et enseigneraient la parole de Dieu, dans les collèges et dans les séminaires. Les membres de cette congrégation ne devaient être astreints à aucun vœu. Henri de Gondi, évêque de Paris, approuva cet utile projet. Le 11 novembre 1611, M. de Bérulle, accompagné de cinq prêtres aussi vertueux que savants, s’installa au faubourg Saint-Jacques, dans l’hôtel du Petit-Bourbon, où fut construit plus tard le Val-de-Grâce. Marie de Médicis protégea cette institution qui fut autorisée par le pape, le 10 mai 1613, sous le titre de Congrégation de l’Oratoire de Notre-Seigneur Jésus-Christ. M. de Bérulle ayant fait de nombreux prosélytes, résolut de transférer cette Congrégation dans l’intérieur de la ville. En 1616, il acheta de la duchesse de Guise, l’hôtel du Bouchage, bâti par le duc de Joyeuse, et qui avait appartenu à Gabrielle d’Estrées. D’autres acquisitions augmentèrent cet emplacement. La première pierre de l’église des Oratoriens fut posée le 22 septembre 1621. Les travaux successivement dirigés par trois architectes, Métezeau, Jacques le Mercier et Caquier, furent terminés en 1630. Le portail, élevé en 1745, dut être reconstruit en 1774. Tous les ans, le jour de la fête de saint Louis, l’Académie des Sciences et celle des Inscriptions et belles-lettres faisaient célébrer, dans cette église, une grand’messe en musique, suivie du panégyrique du saint roi. — La congrégation des Oratoriens a produit un grand nombre d’hommes célèbres, parmi lesquels nous devons