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représentations. Elle était occupée au mois de janvier 1838, par les chanteurs italiens, lorsqu’un effroyable incendie la détruisit presqu’entièrement.

« Loi du 7 août 1839. — Article 1er. Le ministre de l’intérieur est autorisé à mettre en adjudication, avec publicité et concurrence, la reconstruction de la salle Favart pour y établir l’Opéra-Comique, sous les conditions et clauses du cahier des charges, annexé à la présente loi. Le rabais portera sur la durée de la jouissance à concéder à l’adjudicataire. — Art. 2e. À l’expiration du terme fixé par l’adjudicataire, la salle reconstruite et ses dépendances feront retour à l’État, etc. » — Au mois de septembre suivant, M. Charpentier, architecte, commença les travaux de reconstruction. Cette salle contient 1500 places, dont les prix sont ainsi fixés en 1844. Loges de la galerie avec salon, 1res loges de face avec salon, avant-scène de la galerie et des loges de la galerie, 7 fr. 50 c. ; fauteuils et stalles de balcon, loges de la galerie sans salon, 1res loges de face sans salon, 6 fr. ; fauteuils de la galerie, fauteuils d’orchestre, stalles de baignoires, avant-scène des 1res loges, baignoires de face et de côté, 5 fr ; 1res loges de côté, avant-scène des loges de la 2me galerie, 4 fr. ; 2me galerie, 3 fr. ; parterre, loges de la 2me galerie de face, avant-scène des 3mes loges, 2 fr. 50 c. ; loges de la 2me galerie de côté, 3mes loges, 2 fr. ; amphithéâtre, 1 fr.

Opportune (impasse Sainte-).

Située dans la rue Grange-aux-Belles, entre les nos 13 et 15. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 93 m. — 5e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Martin.

Formée vers 1820, sur les terrains appartenant à M. Huet, cette impasse n’est pas reconnue voie publique. Sa largeur varie de 4 m. à 8 m.

Opportune (place Sainte-).

Située entre les rues de la Tabletterie, Courtalon, Sainte-Opportune et des Fourreurs. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 8. — 4e arrondissement, quartier des Marchés.

Cette place était encore désignée, en 1790, sous le nom de cloître Sainte-Opportune, qu’elle devait à l’église Sainte-Opportune dont nous parlerons à l’article suivant. — Une décision ministérielle du 21 prairial an X, signée Chaptal, a déterminé l’alignement de cette voie publique. En 1837, elle a été considérablement élargie. Les propriétés nos 1, 3, 2 et 4, sont alignées. — Égout. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Opportune (rue Sainte-).

Commence à la place Sainte-Opportune, nos 3 et 8 ; finit à la rue de la Ferronnerie. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 6. Sa longueur est de 45 m. — 4e arrondissement, quartier des Marchés.

Une ordonnance royale du 30 mai 1836, porte :

« Article 1er. Le projet d’ouverture d’une rue à Paris, pour communiquer de la rue de la Ferronnerie à la rue des Fourreurs, dans l’axe de la fontaine des Innocents, est approuvé. Les alignements de cette rue, dont la largeur est fixée à 12 m., sont arrêtés suivant le tracé des lignes rouges sur le plan ci-annexé. L’exécution du d. projet est déclarée d’utilité publique, etc… — Art. 3e. Le préfet de la Seine, agissant au nom de la ville de Paris, est autorisé à acquérir, soit de gré à gré, soit par voie d’expropriation pour cause d’utilité publique, les immeubles ou portions d’immeubles dont l’occupation sera nécessaire pour effectuer le percement de la rue nouvelle. » — Cette rue fut immédiatement exécutée et reçut le nom de rue Sainte-Opportune, parce qu’elle passe devant l’emplacement de l’ancienne église, dont nous parlerons ci-après. La maison no  2 est seule soumise à retranchement. — Égout. — Conduite d’eau dans une partie. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

L’église royale et paroissiale Sainte-Opportune avait sa principale entrée dans la rue de l’Aiguillerie, à l’endroit où se trouve aujourd’hui la propriété portant le no  2, sur la rue Sainte-Opportune. L’origine de cette église a fait naître de grands débats parmi les historiens de Paris. Nous ne rapporterons pas ici toutes ces discussions. Ce qui paraît certain, c’est que la chapelle Sainte-Opportune, comme celles Saint-Leufroy et Saint-Magloire, fut fondée ou reconstruite lorsque la tranquillité se rétablit après le départ des Normands. Hildebrant, évêque de Séez, pour préserver de la fureur de ces barbares la châsse qui renfermait le corps de sainte Opportune, fille du comte d’Hième, et morte abbesse d’Almenêche, se réfugia avec son clergé à Moussi-le-Neuf, puis à Paris dans la Cité. Il laissa une partie des reliques de sainte Opportune à l’évêque de Paris, qui les déposa dans une chapelle du faubourg septentrional de la ville. Cet oratoire, d’abord appelé Notre-Dame-des-Bois, parce qu’il était situé à l’entrée d’une forêt, prit alors le nom de Sainte-Opportune. Dotée par nos rois, cette chapelle fut reconstruite dans des proportions plus étendues, devint paroissiale à la fin du XIIe siècle, et reçut un chapitre ou collège de Chanoines. Vers l’an 1154, le chœur fut rebâti ; quelque temps après on en prescrivit la démolition. L’église Sainte-Opportune, telle qu’on la voyait encore en 1790, ne datait que du XIIIe siècle. La tour était remarquable par les ornements qui la décoraient. On y avait sculpté des fleurs de lis, des festons, des cornes d’abondance, des trophées, qui indiquaient qu’elle avait été construite par la munificence des rois. En 1311, Guillaume d’Aurillac, évêque de Paris, établit à Sainte-Opportune deux marguilliers laïques, auxquels il donna l’administration de la fabrique. Cette église possédait plusieurs reliques qui attiraient un grand concours de fidèles. On y admirait un candélabre à dix branches, d’un fort beau travail : c’était un présent de l’empereur Charles-Quint, qui visita l’église Sainte-Opportune