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rempli les périlleuses fonctions de missionnaire dans la Perse, résolut d’établir un séminaire où l’on formerait des élèves pour aller porter au loin la foi chez les infidèles. Dans l’acte de donation du 16 mai 1663, il imposa pour conditions que la maison serait nommée séminaire des Missions-Étrangères, et que la chapelle prendrait le titre de la Sainte-Famille. L’emplacement appartenait à ce même évêque de Babylone, dont une rue voisine porte encore le nom. Cette fondation fut approuvée par lettres-patentes du mois de juillet suivant, enregistrées le 7 septembre de la même année. L’abbé de Saint-Germain-des-Prés y consentit également. Jusqu’en 1683, une salle de cette maison servit de chapelle. À cette époque, on commença la construction d’une église, et le 24 avril de cette même année, l’archevêque de Paris, au nom du roi, en posa la première pierre. Ce séminaire fut supprimé le 5 avril 1792 ; les bâtiments devinrent propriétés nationales et furent vendus le 25 vendémiaire an V, à la charge par l’acquéreur de livrer sans indemnité le terrain nécessaire au percement d’une rue projetée.

« Paris, le 2 germinal an XIII. — Napoléon, etc… Sur le rapport du ministre des cultes, décrète : — Article 1er. Les établissements des Missions, connues sous les dénominations des Missions-Étrangères et du Saint-Esprit, sont rétablis. — Art. 2. M. de Billière, supérieur du séminaire dit des Missions-Étrangères, rue du Bac, est autorisé à accepter des tiers acquéreurs, la donation de l’édifice, autrefois consacré à ce séminaire, et les revenus et biens qui y étaient attachés, etc… Signé Napoléon. » — Par suite du concordat du 9 avril 1802, l’église des Missions fut choisie pour être la seconde succursale de Saint-Thomas-d’Aquin.

Parmi les édifices consacrés au culte catholique, il y en a cinq dont la ville n’est pas propriétaire, et qu’elle tient à location, savoir : Saint-Vincent-de-Paul (bientôt remplacée par l’église en construction), les Missions-Étrangères, l’Abbaye-aux-Bois, Sainte-Valère et les Quinze-Vingts. La ville a payé en 1840, pour le loyer de ces cinq églises, la somme de 33,520 fr. 80 c.

Moine (rue du Petit-).

Commence à la rue Scipion, nos 2 et 4 ; finit à la rue Mouffetard, nos 201 et 203. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 202 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Elle est ainsi nommée dès 1540. Une enseigne du petit Moine lui a fait donner cette dénomination. — Une décision ministérielle du 18 fructidor an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 8 m. En vertu d’une ordonnance royale du 24 avril 1837, cette largeur est portée à 10 m. — Conduite d’eau depuis la rue Mouffetard jusqu’à la borne-fontaine.

Moineaux (rue des).

Commence aux rues des Orties, no  3, et des Moulins, no  1 ; finit à la rue Neuve-Saint-Roch, nos 20 et 22. Le dernier impair est 33 ; le dernier pair, 28. Sa longueur est de 177 m. — 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

Cette rue était presqu’entièrement bâtie en 1560, et portait déjà le nom de rue des Moineaux, en raison d’une propriété appelée la Maison-des-Moineaux. En 1635, on la trouve nommée rue de Monceau, probablement parce qu’elle conduit au Monceau, petit mont où l’on voyait des moulins à vent. Une voie publique de ce quartier a conservé ce nom des Moulins. — Une décision ministérielle du 18 fructidor an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de la rue des Moineaux à 8 m. En vertu d’une ordonnance royale du 4 octobre 1826, cette largeur est portée à 10 m. Propriétés nos 1 retranchement 2 m. 10 c. à 2 m. 60 c. ; 3, ret. réduit 1 m. 90 c. ; 5, ret. réduit 1 m. 70 c. ; 7, ret. 90 c. ; 9, ret. 1 m. ; 11, ret. réduit 60 c. ; 13, redress. ; 15, 17, 19, alignées ; 21, 23, 25, redr. ; 27, ret. 25 c. ; 29, ret. 40 c. ; 31, alignée ; second no  31, ret..60 c. ; 33, ret. 80 c. ; — de 2 à 6, ret. 2 m. 10 c. à 2 m. 80 c. 8, ret. réduit 3 m. ; 10, 12, ret. 3 m. 30 c. à 3 m. 80 c. ; 14, alignée ; de 16 à 20, ret. 2 m. 80 c. à 3 m. 50 c. ; 22, ret. réduit 2 m. 50 c. ; 24, ret. 2 m. ; 26, ret. 2 m. à 2 m. 70 c. ; 28, ret. 2 m. 70 c. à 3 m. 60 c. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Molay (rue).

Commence aux rues Portefoin, no  2, et des Enfants-Rouges, no  10 ; finit à la rue de la Corderie, nos 7 et 9. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 42 m. — 7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété.

Cette rue a été ouverte sur une partie de l’ancien hôpital des Enfants-Rouges, dont nous rappelons l’origine. À la sollicitation de Marguerite de Valois, sa sœur, François Ier consentit à la fondation de cet établissement. Une somme de 3,600 livres fut remise, par ce monarque, à Jean Briçonnet, président de la chambre des comptes, qui chargea Robert de Beauvais d’acheter dans les environs du Temple, une maison avec cour et jardin. Cette acquisition, qui date du 24 juillet 1534, coûta 1,200 livres. Dans les lettres patentes de janvier 1536, François Ier se déclare fondateur de cet établissement, spécialement destiné aux orphelins originaires de Paris. Il est dit aussi : qu’on y recevra les pauvres petits enfants qui ont été et seront dores en avant trouvés dans l’Hôtel-Dieu, fors et excepté ceux qui sont orphelins natifs et baptisés à Paris et èz faubourgs, que l’hôpital du Saint-Esprit doit prendre selon l’institution et fondations d’icelui et les bâtards que les doyen, chanoines et chapitres de Paris ont à coutume de recevoir et faire nourrir pour l’honneur de Dieu. Il est ordonné, en outre, par ces mêmes lettres patentes, que ces pauvres petites créatures, perpétuellement appelées Enfants-Dieu, seront vêtues d’étoffe rouge, pour marquer qu’elles doivent leur subsistance à la charité. Cet hôpital fut supprimé par lettres-patentes du mois de mai 1772, enregistrées au parlement