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Miracles (passage de la cour des).

Commence à la rue des Tournelles, no 26 ; finit à l’impasse Jean-Beausire, no 21. — 8e arrondiss., quartier du Marais.

Une cour des miracles, peuplée comme celle du quartier Bonne-Nouvelle, existait en cet endroit dès la fin du XIVe siècle. Ce passage est également connu sous le nom de Jean-Beausire.

Miroménil (rue de).

Commence à la rue du Faubourg-Saint-Honoré, no 94, et à la place Beauveau, no 92 ; finit à la rue de Valois. Le dernier impair est 79 ; le dernier pair, 68. Sa longueur est de 942 m. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

1re Partie comprise entre la rue du Faubourg-Saint-Honoré et la Grande rue Verte. — Elle fut percée en vertu des lettres-patentes du 18 juillet 1776, sur les terrains appartenant à M. Camus (Armand-Gaston), avocat en parlement. Ces lettres-patentes ordonnèrent que la nouvelle voie publique prendrait le nom de rue de Miroménil, et aurait une largeur de 30 pieds. Ce percement fut immédiatement effectué ; toutefois il n’existait, en 1778, qu’une seule maison dans cette rue, dont la direction dut être modifiée, ainsi qu’il sera expliqué ci-après.

2e Partie comprise entre la Grande-rue-Verte et celle Delaborde (autrefois des Grésillons). Les sieurs de Senneville, fermier-général, Aubert, garde des diamants de la couronne, et de Lettre, entrepreneur de bâtiments, étaient, en 1778, propriétaires de vastes terrains situés entre la rue Verte et le chemin de Monceau. Ces trois personnes exposèrent à sa majesté — « que les terrains dont il s’agit étant devenus, par l’extension successive de la ville, propres à former des habitations aussi commodes qu’agréables, et que la pureté de l’air, la promenade des Champs-Élysées et le nouveau percement de la rue de Miroménil faisant désirer à nombre de citoyens l’ouverture d’une nouvelle rue, en continuité de ladite rue, à, travers lesdits terrains, pour y construire de nouveaux hôtels et de nouvelles habitations, ils se seraient volontiers portés à proposer ladite nouvelle rue en face et en continuité de celle de Miroménil, mais que n’étant pas propriétaires d’un terrain et bâtiment qui se trouvent au débouché qui serait nécessaire sur la rue Verte, ils n’ont pu surmonter les difficultés qui leur sont opposées ; qu’ils se trouvent forcés de proposer que le débouché de la nouvelle rue soit établi à 35 pieds ou environ de celui de ladite rue de Miroménil, sur ladite rue Verte, du côté du Levant, sauf à rectifier par la suite, si le cas y échet, l’alignement de ladite rue de Miroménil, dans la disposition figurée au plan qu’ils ont fait présenter, ce qu’ils ne peuvent faire sans en avoir obtenu l’autorisation. » — Des lettres-patentes furent rendues à ce sujet. Elles sont datées de Versailles, le 7 novembre 1778, et portent : « Article 1er. Il sera ouvert aux frais des sieurs de Senneville, Aubert et de Lettre, une rue de trente pieds de large, nommée rue Guyot, à prendre de la rue Verte, et continuée à travers les terrains qui leur appartiennent jusqu’au chemin de Mousseaux, en l’étendue de 280 toises ou environ, dont le milieu du débouché sur la rue Verte sera placé à 35 pieds du milieu du débouché de la rue de Miroménil sur la même rue, et dont la direction sera prise de manière que la prolongeant jusqu’à la rue du Faubourg-Saint-Honoré, elle arrive au milieu de l’ouverture de ladite rue de Miroménil. — Art. 2e. Autorisons lesdits sieurs de Senneville, Aubert et de Lettre, à traiter avec les propriétaires des terrains le long de la rue de Miroménil, dans laquelle une seule maison est bâtie, pour opérer le changement des alignements de la d. rue, de manière que la dirigeant en continuité de la dite nouvelle rue, elle débouche à la même ouverture sur la rue du Faubourg-Saint-Honoré, etc… » — Les sieurs de Senneville et autres s’entendirent avec les propriétaires de la rue de Miroménil, pour le changement de direction de la partie ouverte en 1776, et procès-verbal des nouveaux alignements fut dressé par le bureau de la ville le 21 juin 1779. Le nom de rue Guyot, affecté à cette deuxième partie, et dont l’inscription ne fut point posée, avait été donné en l’honneur de Michel-Pierre Guyot, avocat en parlement, conseiller du roi, commissaire au Châtelet, alors échevin de la ville de Paris. Guyot occupa cette fonction depuis le 16 août 1777 jusqu’au 16 août 1779. — Une décision ministérielle à la date du 15 messidor an XII, signée Chaptal, et une ordonnance royale du 27 septembre 1836, ont maintenu la largeur de 30 pieds assignée à ces deux parties de la rue de Miroménil.

3e Partie comprise entre les rues Delaborde et de la Bienfaisance. Cette partie fut ouverte, en 1813, lors de la construction de l’abattoir du Roule, sur l’emplacement des terrains appartenant à la ville de Paris, et provenant de divers particuliers. La largeur assignée à ce percement est de 20 m. ; et il existe sur le côté droit une plantation de deux rangées d’arbres.

4e Partie comprise entre les rues de la Bienfaisance et de Valois. — Par une ordonnance royale en date du 2 février 1826, relative aux rues du nouveau quartier d’Europe, MM. Hagerman et Mignon furent autorisés à en ouvrir une de 12 m. de largeur, en prolongement de la rue de Miroménil jusqu’à celle de Valois (voyez rue d’Amsterdam). Dans le courant de la même année on a commencé à bâtir dans cette partie de rue.

Les propriétés riveraines de la rue de Miroménil sont alignées, à l’exception de celle no 2, qui devra subir un retranchement réduit de 70 c. — Égout et conduite d’eau dans toute l’étendue de la rue.

Armand-Thomas Hue de Miroménil naquit en 1723, fut nommé garde-des-sceaux de France le 24 août 1774, et mourut le 6 juillet 1796.

Missions-Étrangères (église des).

Située rue du Bac, no 134. — 10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

Bernard de Sainte-Thérèse, évêque de Babylone,